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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0189
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Ί74

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

gente garantir la conservation des ruines. M. Maurice Maeterlinck s’associe à ceux-là
dans une pétition dont le texte a été publié.

Bien que, naturellement, le château des Comtes de Flandre dût préoccuper avant
tout le Cercle archéologique gantois, il a porté son attention sur d’autres points
d'intérêt considérable, sans arriver toutefois à leur donner une solution intégrale.
Entre ceux-ci la polychromie des églises a fait l’objet d’un débat assez passionné.
Quantité d’archéologues apportent à soutenir l’obligation de revêtir l'intérieur des
édifices de culte d’une décoration en style archaïque autant d’énergie que d’autres
à combattre ce système comme contraire aux droits de la science moderne. L’accord
ne paraît pas plus près de s’établir qu’entre partisans et adversaires du système
d’épurement des temples, j’entends par là l’enlèvement des adjonctions accu-
mulées parle temps : jubés, appareils de lumière, autels et même tombeaux dont
le style est en désaccord avec celui de l’église. Summun jus, summa injuria.pent-
oli dire en l’occurence. En Belgique comme en Italie, quantité de grands artistes
ont laissé la partie la plus expressive de leur œuvre dans les églises, et dépouiller
celles-ci de ces éléments de décoration serait un outrage cruel l’ait à leur mémoire,
dussent les musées y gagner.

Au point de vue plus spécial de la peinture, le cercle gantois a jugé qu’il
lui appartenait de faire un peu de lumière sur une question qui, surtout en
Belgique, s’est compliquée de véritables abus et qu'elle n’a pas hésité à aborder dans
les termes que voici : Les courtines placées (levant les tableaux anciens ont-elles un
effet utile ou nuisible ? Sur ce point, l’avis de vingt-cinq personnes désignées parmi
les artistes, conservateurs de musées, critiques et amateurs d’art, a été sollicité. Il
résulte du rapport rédigé par M. le chanoine G. van den Gheyn, et dont un exem-
plaire en brochure me parvient à l’instant, qu’à la presque unanimité les per-
sonnes interrogées considèrent l’action des courtines comme nuisible, bien qu’au-
cune ne conteste pour elles la nocuité de l’action solaire. Naturellement, il est plus
facile d’obvier à pareil inconvénient dans les musées que dans les églises, par la
raison que dans les galeries les gardiens peuvent aisément voiler en temps
opportun la lumière. Dans les églises, cela est plus difficile : il y a donc, me paraît-il,
certaines mesures conservatrices à prendre. Je me permets cette remarque, à
l’appui des vues que j’ai été personnellement amené à communiquer à la commis-
sion. En somme, celle-ci se prononce radicalement et énergiquement contre l’usage
de voiler les peintures par des rideaux. Quant aux moyens les plus propres à
assurer la conservation des musées anciens, de très utiles opinions ont été émises
par divers conservateurs. M. Obreen, directeur du Musée d’Amsterdam, notam-
ment, pense qu’il est essentiel de protéger les tableaux anciens, non seulement par
devant, mais aussi par derrière. S’ils sont peints sur panneau, il faut les garantir
par un second panneau d’égale épaisseur. S’ils sont peints sur toile, l’envers doit
être doublé. Cette opinion concorde avec celle émise par le professeur van der
Mensbrugghe, de l’Université de Gand, concluant à la nécessité de soustraire les
toiles peintes à l’action du temps en garantissant leur face postérieure, préala-
blement séchée par un vernis, de manière à remplir les intervalles de la matière
textile. Le vernis à employer serait de préférence l’huile de bouleau.

Les comptes rendus des séances du Cercle gantois offrent, on le voit, un
grand intérêt. L’étranger peut toutefois en trouver la lecture peu commode, par le
fait de l’intervention fréquente du flamand dans les débats.
 
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