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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
plessis, dans l’avant-propos qu’il a placé en tête de la brochure de
M. Jules Renouvier, a très justement vanté la naïveté et l’esprit avec
lesquels ils ont su illustrer un Évangile ou encadrer des Offices.
D’ailleurs, si nos artistes laissaient à désirer en fait d’inspiration et
de style, ils étaient d’une maîtrise remarquable en fait de technique,
et leurs procédés, dans
la gravure en relief,
n’en étaient pas moins
d’une habiletée con-
sommée. Quant à la
question de distinguer
si le relief, dans cer-
tains cas, consistait en
un bloc de bois ou en
une plaque de métal,
nous estimons qu’il est
extrêmement difficile
de reconnaître, d’après
l’estampe, à quel pro-
cédé on a eu recours.
Nous savons, par Piot,
Passavant et d’autres
érudits, que les cui-
vres ont servi parfois
à l’impression des gra-
vures, notamment dans
les livres d’Heures ;
mais personne, jus-
qu’à présent, n’a dé-
terminé d’une façon
précise à quels signes
on pourrait discerner,
sans risque d’erreur, l'emploi de ces cuivres.
Les livres d’Heures de Simon Vostre furent donc accueillis en
Italie avec la même faveur qu’en Angleterre et en Espagne — où le
grand libraire parisien avait eu à fournir plusieurs éditions — et des
illustrateurs vénitiens y trouvèrent les ressources nécessaires pour
les travaux dont ils étaient chargés. Au cours de nos recherches
antérieures sur les livres à figures imprimés à Venise à la fin du
xy° siècle et au commencement du xvi°, il nous était arrivé de ren-
LES TROIS VIFS.
Heures à lusarje de Homme, 8°, 1493,
Philippe Pigoucliet pour Simon Vostre.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
plessis, dans l’avant-propos qu’il a placé en tête de la brochure de
M. Jules Renouvier, a très justement vanté la naïveté et l’esprit avec
lesquels ils ont su illustrer un Évangile ou encadrer des Offices.
D’ailleurs, si nos artistes laissaient à désirer en fait d’inspiration et
de style, ils étaient d’une maîtrise remarquable en fait de technique,
et leurs procédés, dans
la gravure en relief,
n’en étaient pas moins
d’une habiletée con-
sommée. Quant à la
question de distinguer
si le relief, dans cer-
tains cas, consistait en
un bloc de bois ou en
une plaque de métal,
nous estimons qu’il est
extrêmement difficile
de reconnaître, d’après
l’estampe, à quel pro-
cédé on a eu recours.
Nous savons, par Piot,
Passavant et d’autres
érudits, que les cui-
vres ont servi parfois
à l’impression des gra-
vures, notamment dans
les livres d’Heures ;
mais personne, jus-
qu’à présent, n’a dé-
terminé d’une façon
précise à quels signes
on pourrait discerner,
sans risque d’erreur, l'emploi de ces cuivres.
Les livres d’Heures de Simon Vostre furent donc accueillis en
Italie avec la même faveur qu’en Angleterre et en Espagne — où le
grand libraire parisien avait eu à fournir plusieurs éditions — et des
illustrateurs vénitiens y trouvèrent les ressources nécessaires pour
les travaux dont ils étaient chargés. Au cours de nos recherches
antérieures sur les livres à figures imprimés à Venise à la fin du
xy° siècle et au commencement du xvi°, il nous était arrivé de ren-
LES TROIS VIFS.
Heures à lusarje de Homme, 8°, 1493,
Philippe Pigoucliet pour Simon Vostre.