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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Hymans, Henri: Une exposition de portraits anciens à Bruxelles: correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.28027#0094
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CORRESPONDANCE DE L’ÉTRANGER

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d'Espagne. Lucidel, un des beaux portraitistes du xvic siècle, vécut à Nuremberg
et à Prague. S’il a fait preuve de plus d’éclat que dans le présent portrait, il a
rarement plus de caractère que dans cette ample figure de magistrat assis comme
pour rendre la justice.

Sous le nom de Corneille Ketel, le catalogue indique un très expressif Por-
trait d'homme, moins grand que nature, de noir vêtu et coiffé d’une toque plate.
Que la main — ou le pied — de Ketel, à quoi rien ne s’oppose, ait passé parla,
la peinture se range normalement dans la période anglaise du maître, donc de
1573 à 1581. Le personnage, à mi-corps, accoudé, se détache en vigueur sur un
fond gris-brun et fixe sur nous un œil pénétrant, qu’il n’est pas rare de ren-
contrer dans les images de l’époque. Ajoutons que la peinture fine et transpa-
rente décèle un praticien des plus adroits, sans allusion à la manie du peintre
de répudier parfois l’usage de ses mains. Ce portrait appartient à M. Sedelmeyer.

Le no 183, anonyme, un Portrait d’officier revêtu de l’écharpe et porteur de
l’esponton, n’est pas sans offrir quelque ressemblance avec la peinture de Ketel,
durant sa période hollandaise, celle qui se termine à 1604 environ. Le morceau
est de remarquable fermeté.

Notre revue du xvie siècle sera complète après un coup d’œil sur le groupe,
malheureusement peu fourni, d’œuvres étrangères, dont plusieurs contribuent
sérieusement au succès de l’Exposition.

Le portrait d’Eitel-Frédéric de Hohenzollern, tombé à Pavie, appartenant à
la galerie de Sigmaringen, est donné à Schæufelein. Le personnage est de haute
mine et porte un riche costume rouge à taillades. Le morceau est surtout inté-
ressant et curieux à titre documentaire, car il a subi terriblement les outrages
du temps. Mode locale ou singularité, la barbe du personnage se réduit à une
simple et longue mèche, affectant la forme d’une corde. C’est une bizarrerie que
nous ne nous souvenons pas d’avoir rencontrée ailleurs.

Plein de dignité en même temps que de grâce, le portrait en pied de
François Ier de Médicis, donné à Bronzino, sans doute avec raison, si l’on s’en
rapporte au caractère de l'œuvre, est, en outre, de qualité remarquable. Le
personnage, revêtu de la demi-armure lamée d’or, portant la trousse bouffante
sur le maillot gris, pose la main sur un heaume placé à son côté et détourne
la tête qui se présente de trois quarts, attitude heureusement trouvée et qui
imprime à la figure un mouvement dont van Dyck a plus d’une fois tiré parti.
Les portraits du Bronzino, le peintre attitré des Médicis, sont rares dans les col-
lections privées. Celui-ci, d’importance sérieuse, sort d’une collection anver-
soise, celle, déjà fort riche, du chevalier Mayer van den Bergh.

Sous le nom du Corrège, M. Somzée nous présente le portrait en buste d’un
docteur, que sa haute coiffure et son visage ascétique semblent rattacher à quelque
Faculté de théologie espagnole. Singulièrement frappante par son grand cachet,
par sa profondeur d’expression, cette peinture se pose comme une énigme
devant le connaisseur. Le Greco nous a laissé de ces faces longues et émaciées;
mais, à la vérité, la peinture est ici moins ample que celle du surprenant peintre
de Tolède et serait, au besoin, de son élève Tristan. L'époque même du morceau
est difficile à préciser. En somme, problème à résoudre.

Quels peuvent bien être les droits de « Corneille de Lyon » sur l’intéressant
Portrait de vieux gentilhomme exposé sous le n° 191 ? C’est difficile à dire. Les
 
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