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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 18.1897

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Hymans, Henri: Une exposition de portraits anciens à Bruxelles: correspondance de Belgique
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de ses diverses tendances. Un portrait de femme de J.-J. Delin, un Anversois
fixé à Paris, où il mourut en 1811, intéresse par une interprétation conscien-
cieuse, venant au service d’un savoir puisé à b\nne école. Un autre Flamand, le
Brugeois Kinson, tour à tour peintre de Jérôme, roi de Westphalie, et de CharlesX,
est l’auteur d’un portrait d’homme où, dans la coloration comme dans le pro-
cédé, se trahit l’influence des peintres anglais alors en grande vogue. Elle se
trahit dans une peinture de Philippe-Auguste Hennequin, de Lyon, de même
un Français transplanté en Belgique, élève de David, où .il devint le maître de
Louis G allai t. C’est le portrait du père de Florent Willems.

Représentés par des effigies féminines, David et Gérard concourent pour
une part importante à l’attrait de l’Exposition. Du premier, La marquise d’Orvilliers
(au comte d’Andlau)1 ; du second, et de la même, un portrait de grand style de
La marquise de la Grange (au marquis de la Grange) et un portrait de La comtesse
de Girardin (au comte de Ludre), d’admirable caractère et qu’aucune œuvre du
maître ne surpasse par le choix si délicat des tonalités et le bon goût des ajus-
tements : un châle de cachemire vert sur un corsage blanc. Le portrait de la
marquise de la Grange est, indépendamment de sa valeur artistique, un docu-
ment d’histoire. La main du modèle tient, en effet, une lettre que lui adresse un
des quatre fils qu’elle avait à Wagram. Le jeune officier annonce une victoire
éclatante et la déroute complète de l’ennemi.

La période romantique a pour représentant principal Th. Couture, de qui
M. Durand-Ruel expose le superbe portrait de Baroilhet, daté de 1849. Le portrait
du Comte de Mun enfant, par Delaroche (1844), est à peine mieux qu’une simple
étude. Un Lawrence, à M. Cardon, un jeune homme de lettres a tout ensemble
la distinction et la facile allure qui caractérise le maître.

Bien qu’intéressants, Wappers, Wiertz et Leys le cèdent à Mm‘ F. O’Connell,
oubliée de nos contemporains, mais assurément remarquable virtuose. Un superbe
Ricard, à M. Brame, un Courbet des plus curieux, peint à Bruxelles en 1858, des
de Winne quelque peu vieillis, et un portrait de Boulenger, connu comme paysa-
giste, qu’il serait plus juste d’appeler une robuste étude de campagnard, telles
sont les dernières pièces qu’il importe de signaler à l'attention des critiques et
des artistes.

HENRI H Y M A N S

1. Ce portrait ne doit pas être confondu avec l’original de la même œuvre (au comte
de Turenne) qui a figuré à l’Exposition de l’École des Beaux-Arts, à Paris, sous le n° 42,
et que M. Jules David a signalé dans sa monographie comme datant de 1809.

L’Administrateur-gérant : J. ROUAM.

PARIS. — IMPRIMERIE GEORGES PETIT, 12, RUE GODOT-DE-MAUROI.
 
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