Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Yriarte, Charles: Sabbioneta, [1]: la petite Athèns
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0020
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
14

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sont plus rares en Italie. Mais nous savons désormais leur origine,
grâce à une lettre adressée de Venise au duc Vespasien par Paolo Moro,
ambassadeur de la Sérénissime, et nous avons pensé à l’atelier de hu-
chier de Lorenzo Bregno, ce fier artiste qui a dressé sur leurs tombes,
à San Giovanni e Paolo et à Santa Maria Gloriosa dei Frari, les con-
dottieri de la République Benedetto Pesaro et Nardi da Brisighella.

Cette salle des Équestres, autrefois simple salle des gardes, me-
sure 10m75 sur J0m40, et la hauteur est en proportion ; elle est
complètement vide et donne accès à toutes les pièces voisines. Le
plafond, très simple, à poutres apparentes et décorées d’arabesques
imprimées, alternativement blanches et noires, affecte un caractère
oriental et fait penser aux alcazars. Une frise d’aigles non interrompue,
simulant les azulcjos, forme la bordure, et au-dessous règne, sur
toutes les faces, une frise peinte à fresque, de deux mètres de hau-
teur, représentant, sur fond d’or, de grands aigles aux ailes
éployées portant sur le cœur l’écusson des Gonzague, soutenant sur
leurs cols puissants de lourdes guirlandes piquées de fleurs, de
fruits et de verts feuillages, et enlevant dans leurs serres les foudres
ailées, le fulgore alato que Vespasien a emprunté à l’Empire avec
les devises : His impia terrent et Feriunt summos. Ces deux motti se
retrouvent sur la monnaie frappée à Sabbioneta dans la fameuse
zecca du duc, et se lisent aussi sur les livres de raison de la maison
ducale. Au-dessous de la frise qui règne tout au pourtour, dans l’axe
môme de la façade regardant la place, la solide muraille, entaillée,
forme un cul-de-four peint en bleu et parsemé de flammes en
relief de stuc doré ; et la porte qui s’ouvre au-dessous conduit à un
atrium de neuf mètres de long sur quatre de large, sortant sur le
balcon où les princes se présentaient au peuple.

Etroit comme un couloir de palais, fermé par une voûte en
berceau d’une grande richesse, cet atrium est une vraie galerie des
Ancêtres; avec la salle des Équestres que nous venons de visiter et les
célèbres fresques du Castello Vecchio de Mantoue, où le Mantegna a
peint Louis II de Gonzague et Barbara Hohenzollern, marquise de
Brandebourg, sa femme, entourés de leurs enfants et de leurs
familiers, elle constitue le monument iconographique le plus com-
plet qui nous reste de cette brillante famille. Tout autour de la
muraille, au-dessous du bandeau qui souligne la voûte, ornée de
fresques et de bas-reliefs entourés de nœuds sculptés qui les enca-
drent, règne une série de vingt-deux figures à mi-corps de grandeur
naturelle, bas-reliefs en stuc sur fond bleu pâle, séparés les uns des
 
Annotationen