Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Babelon, Ernest: Les camées antiques de la Bibliothèque Nationale, 1
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0036
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LES CAMÉES ANTIQUES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE c29

la porte modeste qui est, depuis 1865, l’entrée provisoire du Cabinet
des Médailles et Antiques de la Bibliothèque. Il y a là pourtant, dans
des galeries ouvertes librement au public le mardi et le vendredi
de chaque semaine, le plus ancien musée qui ait jamais été formé et
où se trouve exposée, entre autres monuments d’art, la collection na-
tionale des camées et des intailles. C’était, jadis, le «Cabinet du lloi»,
c’est-à-dire le musée que les rois de France s’étaient constitué pour
leur divertissement ou leur instruction personnelle, à la manière des
amateurs de nos jours ; or, notez que ces collections, depuis Henri IV,
n’ont jamais été dispersées ni démembrées : y a-t-il un autre musée,
en Europe, qui puisse s’honorer d’un passé aussi long et aussi imma-
culé? De là, rien de surprenant à ce que la série des camées -— pour
nous restreindre à celle-là -— y soit d’une merveilleuse richesse. On
lui compare, d'habitude, la collection impériale de Vienne ; mais,
si cette dernière se glorifie, à juste titre, de quelques pièces excep-
tionnelles dont nous ne saurions, à la vérité, montrer les pendants
ou les équivalents, elle est loin de pouvoir étaler une suite aussi
nombreuse que la nôtre, où toutes les époques de l'art se trouvent
représentées, depuis le ve siècle avant notre ère jusqu’à nos jours1.

Les musées de Naples et de Florence, qui ont recueilli les an-
ciennes collections des Farnèse et des ducs de Toscane, ne viennent
qu’en seconde ligne, loin derrière Paris et Vienne : on doit sou-
haiter qu’une publication moderne vulgarise leurs trésors, connus
seulement des érudits par les livres du xvnie siècle. Londres, Berlin,
Saint-Pétersbourg, La Haye, Dresde, Munich, pour la plupart si
riches en belles intailles, ne possèdent qu’un petit nombre de camées,
dans l’ensemble desquels sept ou huit pièces seulement se distin-
guent de l’ordinaire et seraient susceptibles de nous faire envie.
Quant aux amateurs particuliers, s’ils foisonnaient encore au xvinG

1. Les camées antiques de la collection impériale de Vienne ont été gravés,
pour la plupart, dans l’ouvrage d’Eckhel, Choix des pierres gravées du Cabinet impé-
rial des Antiques (Vienne, 1788, in-f°), réédité par M. S. Reinach, Pierres gravées,
p. 1 et suiv.; ils sont mieux reproduits dans l’ouvrage de J. Arneth, Die antiken
Cameen des Miinz- und Antiken Cabinettes in Wien (Vienne, 1849, in-f°). On peut
voir au Cabinet des médailles de belles peintures sur cuivre, qui représentent les
quarante-neuf plus importants : ces peintures, exécutées en 1822, par un artiste
du nom de Heer, pour le duc de Caraman, ont été léguées à la Bibliothèque Na-
tionale par J.-Henri Beck, en 1846. Les camées de la Renaissance et des temps
modernes du Musée de Vienne sont décrits et figurés dans J. Arneth, Die Cin-
quecento Cameen nnd Arbeiten des Benvenuto Cellini und seiner Zeitgenossen
(Vienne, 1858, in-f°).
 
Annotationen