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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de jeunes peintres très doués : MM. Sorolla y Bastida, Soriano, Casas,
Zuloaga, Barrau, Rusinol, etc., vient demander sa part de gloire au
soleil de l’art. Sous l’impulsion du génie puissant et inégal, étrange
et sauvage, de Bœcklin, le farouche compagnon des dieux des bois et
des eaux,l’Allemagnese crée un art national,lui aussi trèsromantique,
dont nous n’avons, au Salon, qu’un petit échantillon très savoureux
avec la Marine de M. W. Spindler. En Grande-Bretagne, avec la
persistance du souvenir des vieux Anglais, forts coloristes, et l’in-
fluence des harmonies très raffinées de AVhistler, Glasgow devient
le quartier général d’une petite école qui fit une certaine sensation
et n’a pas été sans intéresser les yeux de nos compatriotes, il y a
quelques années, à son apparition au Salon. M. Brangwyn, bien que
d’origine flamande, dont le Repos est toujours vivement échantil-
lonné dans un doux bariolage de tapis oriental, en paraissait alors,
avec M. Lorimer, qui n’expose pas aujourd’hui, la personnalité fa
plus en vue. Il est accompagné, cette année, de MM. J. Lavery,
Bunny, que nous avons déjà signalé, Douglas Robinson, Mmo Delissa.
M. Little, etc., qui appartiennent de près ou de loin à cette con-
fession.
M. Bacon, dont le Soir de la Résurrection est éclairé à la lumière
de M. Dagnan-Bouveret, est le seul représentant autorisé de l’école
de Cornouailles, plus particulièrement actionnée par le mouvement
français. Son principal instigateur, M. Stanhope Forbes, n’expose
pas. Nous nous en voudrions de ne pas citer à part M. Chetwood-
Aiken, dont le Pardon de Sainte-Barbe-au-Faouet a de si beaux
éclats espagnols.
Par leur commune parenté avec le peintre Whistler, qui est son
grand directeur de conscience, l’école américaine est alliée avec les
Ecossais assez étroitement pour qu’il arrive parfois de les confondre.
Sa place dans l’art de notre temps est considérable. Formés près de
nous — comme les Scandinaves (Danois, Suédois, Norvégiens, Fin-
landais), glorieusement représentés par de beaux peintres comme
Kroyor, Thaulow, Fdelfelt, Wilhelmson, Osterlind, Grimelund, —
vivant parmi nous et mêlés entièrement à notre vie, les Américains
se sont rapidement assimilé nos moyens, qu’ils ont adaptés à leur
tournure d’esprit particulière, et ont formé une école indépendante
et très active, qui s’accroît rapidement. Il en est comme M. Ilar-
rison, à demi Français, qui n’expose pas cette fois, non plus que le
patron de la confrérie, M. Whistler; mais nous avons M. Sargent,
toujours brillant, M. Alexander, d'une grâce excentrique et savou-
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de jeunes peintres très doués : MM. Sorolla y Bastida, Soriano, Casas,
Zuloaga, Barrau, Rusinol, etc., vient demander sa part de gloire au
soleil de l’art. Sous l’impulsion du génie puissant et inégal, étrange
et sauvage, de Bœcklin, le farouche compagnon des dieux des bois et
des eaux,l’Allemagnese crée un art national,lui aussi trèsromantique,
dont nous n’avons, au Salon, qu’un petit échantillon très savoureux
avec la Marine de M. W. Spindler. En Grande-Bretagne, avec la
persistance du souvenir des vieux Anglais, forts coloristes, et l’in-
fluence des harmonies très raffinées de AVhistler, Glasgow devient
le quartier général d’une petite école qui fit une certaine sensation
et n’a pas été sans intéresser les yeux de nos compatriotes, il y a
quelques années, à son apparition au Salon. M. Brangwyn, bien que
d’origine flamande, dont le Repos est toujours vivement échantil-
lonné dans un doux bariolage de tapis oriental, en paraissait alors,
avec M. Lorimer, qui n’expose pas aujourd’hui, la personnalité fa
plus en vue. Il est accompagné, cette année, de MM. J. Lavery,
Bunny, que nous avons déjà signalé, Douglas Robinson, Mmo Delissa.
M. Little, etc., qui appartiennent de près ou de loin à cette con-
fession.
M. Bacon, dont le Soir de la Résurrection est éclairé à la lumière
de M. Dagnan-Bouveret, est le seul représentant autorisé de l’école
de Cornouailles, plus particulièrement actionnée par le mouvement
français. Son principal instigateur, M. Stanhope Forbes, n’expose
pas. Nous nous en voudrions de ne pas citer à part M. Chetwood-
Aiken, dont le Pardon de Sainte-Barbe-au-Faouet a de si beaux
éclats espagnols.
Par leur commune parenté avec le peintre Whistler, qui est son
grand directeur de conscience, l’école américaine est alliée avec les
Ecossais assez étroitement pour qu’il arrive parfois de les confondre.
Sa place dans l’art de notre temps est considérable. Formés près de
nous — comme les Scandinaves (Danois, Suédois, Norvégiens, Fin-
landais), glorieusement représentés par de beaux peintres comme
Kroyor, Thaulow, Fdelfelt, Wilhelmson, Osterlind, Grimelund, —
vivant parmi nous et mêlés entièrement à notre vie, les Américains
se sont rapidement assimilé nos moyens, qu’ils ont adaptés à leur
tournure d’esprit particulière, et ont formé une école indépendante
et très active, qui s’accroît rapidement. Il en est comme M. Ilar-
rison, à demi Français, qui n’expose pas cette fois, non plus que le
patron de la confrérie, M. Whistler; mais nous avons M. Sargent,
toujours brillant, M. Alexander, d'une grâce excentrique et savou-