LA JEUNESSE D’INGRES
DEUXIÈME ET DERNIER ARTICLE1)
'est le moment de présenter sommairement
aux lecteurs les dessins d'Ingres qui remon-
tent à cette première période de jeunesse. Il
y en a cent-soixante environ, au musée de
Montauban, qu’on peut sûrement y rappor-
ter, mais il y en a en réalité un bien plus
grand nombre, qu’il serait hasardeux de
désigner trop expressément, parce que le
peintre les a classés de droite et de gauche,
sans souci de l’ordre chronologique, avec
les séries formées plus tard auxquelles ils se rattachaient. Une étude
n’était jamais perdue pour Ingres ; on pourrait le prouver par cent
exemples divers. C’est ainsi qu’il utilisa en 1839, pour Y Odalisque
à l’esclave, des études de femmes couchées qu’il avait dessinées au
début de son séjour à Rome, vers 1810, pour celle énigmatique
Dormeuse de Naples, achetée par son compatriote le roi Murat et
dont il a été impossible depuis de retrouver la moindre trace et
môme le moindre dessin représentant l’ensemble définitif. Ce n’est
pas tout encore : une de ces études, dont l’original est à Montauban,
a été recopiée plus tard avec tant de soin et d’exactilude qu’on y
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3° pér., t. XX, p. 89.
DEUXIÈME ET DERNIER ARTICLE1)
'est le moment de présenter sommairement
aux lecteurs les dessins d'Ingres qui remon-
tent à cette première période de jeunesse. Il
y en a cent-soixante environ, au musée de
Montauban, qu’on peut sûrement y rappor-
ter, mais il y en a en réalité un bien plus
grand nombre, qu’il serait hasardeux de
désigner trop expressément, parce que le
peintre les a classés de droite et de gauche,
sans souci de l’ordre chronologique, avec
les séries formées plus tard auxquelles ils se rattachaient. Une étude
n’était jamais perdue pour Ingres ; on pourrait le prouver par cent
exemples divers. C’est ainsi qu’il utilisa en 1839, pour Y Odalisque
à l’esclave, des études de femmes couchées qu’il avait dessinées au
début de son séjour à Rome, vers 1810, pour celle énigmatique
Dormeuse de Naples, achetée par son compatriote le roi Murat et
dont il a été impossible depuis de retrouver la moindre trace et
môme le moindre dessin représentant l’ensemble définitif. Ce n’est
pas tout encore : une de ces études, dont l’original est à Montauban,
a été recopiée plus tard avec tant de soin et d’exactilude qu’on y
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3° pér., t. XX, p. 89.