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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

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Nr. 4
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Dilke, Emilia Francis Strong: L' art français au Guildhall de Londres en 1898
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https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0356

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322

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

rable expression a décidé de la place à part que l’école française
occupe dans l’histoire de l’art; « qui trop embrasse mal étreint », dit
le proverbe ; mais il eût été, en tout cas, impossible de réaliser un
choix parfait de modèles caractéristiques dans le périmètre restreint
de quelques petites salles. Il faut donc nous attendre à rencontrer
de grandes lacunes. C’est ainsi que, par exemple, Le Nain et Mignard
représentent seuls le xvn° siècle, où Le Brun et son école ont joué
un rôle si important; Le Sueur et Poussin manquent à l’appel;
Largillière est présent, mais sans Rigaud, son ami et son contem-
porain ; Hubert Drouais et Louis Tocqué, La Tour et Perronneau
font défaut parmi les portraitistes du xvme siècle; Coypel, Le Moine,
Natoire et de Troy ressortent ici de la catégorie des peintres de
grandes machines ; aucun Oudry pour ravir les amateurs de chiens ;
Joseph Yernet, aussi bien que Claude Lorrain, ne sont pas de la fête.
L’élégante sévérité du Portrait de M. Guizot, par Mottez, l’élève
d’Ingres, ne peut nous inspirer que le regret de ne voir aucune
œuvre du célèbre maître. Rien qui rappelle les triomphes de David,
lorsqu’il s’affranchit de l’ennuyeuse peinture archéologique à la-
quelle il consacra trop souvent son pinceau; aucun échantillon qui
représente l’inspiration tendre et grave de Prud’hon, la vigueur de
Géricault, prématurément disparu, la noble passion de Delacroix;
aucune marque de l’existence de ce Decamps qui ouvrit vers l’Orient
les voies où, plus tard, maints artistes, tels que Fromentin, suivirent
ses traces. Les écoles néo-classique et romantique sont en fait omises,
tandis que les courants artistiques plus modernes ont, au contraire,
pénétré l’Exposition et se confondent en une promiscuité qui donne
aux salles du Guildhall l’aspect de salles de vente aux enchères.

Brusquement, nous nous trouvons en face de la Décollation de
saint Jean-Baptiste, par Puvis de Chavannes, flanquée d’un côté par
le tableau de Renoir intitulé Une tasse de thé, et, de l’autre, par la
brillante Scène du ballet de Robert le Diable, de Degas ! 11 faut aller
chercher le Saint dans le désert — un beau Gustave Moreau, d’un
éclat de pierre précieuse, prêté généreusement à l’Exposition par
M. Bessonneau, de Tours — derrière les blanches épaules de
Mme Gauthereau que M. Courtois a métamorphosée en un pur mo-
dèle de Piero délia Francesca (Une Bienheureuse, du même peintre,
est accrochée dans le voisinage). Pour nous faire souvenir d’un
idéal aujourd’hui bien passé de mode, voici le Poète florentin, de
Cabanel, petite variante du tableau qui excita l’enthousiasme au
Salon de 1861, et qui, en dépit de sa mièvrerie apprêtée, mérite
 
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