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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

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Nr. 4
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Dilke, Emilia Francis Strong: L' art français au Guildhall de Londres en 1898
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https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0357

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L’ART FRANÇAIS AU GUILDHALL DE LONDRES 323

encore qu’on y attache son attention, par le choix raffiné et le dessin
expressif de certains détails, comme, par exemple, les mains des
figures principales, le poète et la dame qui écoute celui-ci. Nous
trouvons Gérôme mieux représenté par sa dramatique Exécution du
maréchal Ney que par sa célèbre Cléopâtre, et Meissonier plus in-
téressant dans son Noble Vénitien (prêté par M. Gambart, de Nice),
que dans le Friedland, répétition molle et décolorée du 1807. llenner
déploie dans la perfection l’art des « jolies taches » dans la Source ;
Benjamin-Constant nous offre un des meilleurs spécimens de son
talent avec le Passe-temps d’un khalife (prêté par Mmo Nilsson), tandis
que Bouguereau, dans Y Amour et Psyché, et dans le Premier baiser,
étale ses grâces artificielles et maintient les positions qu’il a con-
quises par elles dans l’esprit du public obéissant.

Le grain de brutalité qui met un peu de désordre dans les por-
traits de femmes de Carolus Duran ajoute, au contraire, une con-
gruente saveur à la figure joviale de L'Homme à la mandoline, mal
qualifié du nom de Poète au Salon de 1894, et dans lequel le talent
du peintre sollicite impérieusement notre attention. La Sarabande,
de Roybet, malgré l'ampleur dramatique de la donnée et son opu-
lente robustesse, montre combien jeter le gant à Velâzquez est dan-
gereux pour un peintre à qui manque la largeur de la vision
humaine devant ses modèles. Quoique le charme du sentiment soit
indéniable dans les Premières Communiantes, nous avons peine à y
voir une des œuvres supérieures de Jules Breton, tandis que Dagnan-
Bouveret est tout entier dans ses Bretonnes au pardon et que la
Récolte des pommes de terre est un exposé typique des défauts et
des qualités de Bastien-Lepage : placé aujourd’hui bien en vue, ce
tableau paraît au critique, ainsi qu’il parut en 1879, péniblement
dénué d’effet, tant le peintre à sacrifié l’aspect général à cette obser-
vation minutieuse et intempestive qui assigne la même importance
et la même valeur à de menues bagatelles et à de grandes vérités.

Tout bien considéré, il convient cependant de féliciter les orga-
nisateurs de l’Exposition d’avoir rassemblé et groupé une collection
d’ouvrages des maîtres du siècle qui, si elle ne contient point uni-
quement des chefs-d’œuvre, n’en donne pas moins au public anglais
un aperçu de l’école française moderne plus complet que celui
qu’il en avait précédemment ; et cette connaissance première se
trouve par ailleurs heureusement complétée, en ce qui concerne la
peinture contemporaine, par la participation des artistes français à
une autre exposition, la récente Exposition d’art international,
 
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