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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

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Nr. 4
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Tourneux, Maurice: Jean-Baptiste et Jean-François Colson: petits maîtres oubliés
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https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0375

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JEAN-BAPTISTE ET JEAN-FRANÇOIS COLSON

339

Où sont-ils, ces quatre mille portraits ? Je serais, pour ma part,
fort embarrassé d’en désigner un seul en original.il doit pourtant en
subsister plus d’un à Avignon, à Lyon, à Dijon, à Grenoble, à Tou-
louse, où Colson fit d’assez longs séjours, et où il fut lié avec la
plupart de ses confrères, tels que Sarrabat, Nonnotte et Trémolières,
à Lyon ; Parrocel et le frère Imbert, à Avignon ; Despax et La Barthe,
à Toulouse. A Lyon, Trémolières fut son hôte lorsqu’il revint de
Rome, et, non content de lui procurer la commande de plusieurs
portraits à l’huile, Colson obtint qu’il fût chargé de la décoration de
l'église des Chartreux, décoration encore existante et que bien peu
de touristes connaissent, parce que l’église est située dans un quar-
tier éloigné du centre, où rien, en apparence, n’y sollicite leur curio-
sité.

De son mariage avec Marthe Duchange, Jean-Baptiste Colson
avait eu trois fils : Jean-Gaspard, dont Sal avait retrouvé l’extrait
baptistaire, et qui n’a point fait parler de lui ; Jean-Claude, le futur
Bellecourt, et Jean-François, qui continua la tradition paternelle.

Né à Dijon, le 2 mars 1733, Jean-François suivit son père dans
ses diverses résidences. Elève du frère Imbert, à Avignon, il obtint
à Grenoble de se faire inscrire comme auditeur libre des cours de
géométrie et de mathématiques de l’Ecole du génie, et il y témoigna
de véritables aptitudes pour les sciences. Deux années passées à
Lyon, dans l’atelier de Nonnotte, achevèrent son éducation, et il
n'avait pas vingt ans lorsqu'il peignit un portrait de son père
(légué par la famille au musée de Dijon), et dont l’exécution est de
tous points excellente.

Un si brillant début semblait promettre à l’art français un
émule et un rival des portraitistes en vogue; mais, lors d’un pre-
mier séjour à Paris, Colson fut présenté au duc de Bouillon qui le
prit en amitié et le chargea de vastes travaux d’ingénieur et de déco-
rateur, dans cette fastueuse résidence de Navarre (près d’Évreux)
dont la Bande noire n’a rien épargné. Jean-François Colson y
séjourna presque constamment jusqu’à la Révolution, et s’il peignit
de loin en loin quelques portraits, ce fut moins par métier que
comme un passe-temps. Quelques-uns d’entre eux lui avaient valu de
La Tour des éloges dont il n’était point prodigue, et il n’aurait sans
doute tenu qu’à lui de se voir agréer par l’Académie royale, mais il
ne semble pas avoir jamais fait une démarche en ce sens, et il ne
postula même pas, comme son père, les suffrages de l’Académie de
Saint-Luc. Dépouillé par les événements de son titre et de ses fonc-
 
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