EUGÈNE BOUDIN
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le ciel morose de Brest, de Camaret, de Portrieux. A la Normandie
frivole a succédé la Bretagne laborieuse, et la brosse du peintre obéit
aux austérités du modèle. Le Nord J attire : en 1871, c’est le vieux
Port d’Anvers, que la Centennale de 1889 nous montra non loin de
la Rade de Brest. Sur les quais populeux, striés de mâts, le long de la
Gironde comme au bord de l'Escaut, sur les galets ou sur le sable.,
à Berck-sur-Mer, à Rotterdam enfin, dans la Hollande de Paudacieux
COUCHER DE SOLEIL, PAR BOUDIN
Jongkind et des vieux maîtres, les fraîches métamorphoses de l’atmo-
sphère embrumée le transforment : si le public feint l’ignorance, les
amateurs le recherchent, les bons salonniers, de Théophile Gautier à
Paul Mantz, ne l’oublient jamais ; Théodore Duret, en 1870; Jules
Claretie, en 1873; Maurice du Seigneur, en 1880, qui le trouve de
plus en plus gris et flou ; Félix Buhot, en 1889, consignent au jour
le jour les phases de sa palette et les éclaircissements nécessaires.
A propos d'une exposition chez Durand-Ruel, L’Art dans les Deux-
Mondes du 27 décembre 1890 accueille Teodor de Wyzewa, qui trace
du peintre un portrait ressemblant, quoique idéal. C’est la belle
époque de Boudin. L’Art impressionniste, de Georges Lecomte,
rapproche ses rivages lumineux des sites parisiens de Lépine.
XXI. — 3e PÉRIODE.
IG
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le ciel morose de Brest, de Camaret, de Portrieux. A la Normandie
frivole a succédé la Bretagne laborieuse, et la brosse du peintre obéit
aux austérités du modèle. Le Nord J attire : en 1871, c’est le vieux
Port d’Anvers, que la Centennale de 1889 nous montra non loin de
la Rade de Brest. Sur les quais populeux, striés de mâts, le long de la
Gironde comme au bord de l'Escaut, sur les galets ou sur le sable.,
à Berck-sur-Mer, à Rotterdam enfin, dans la Hollande de Paudacieux
COUCHER DE SOLEIL, PAR BOUDIN
Jongkind et des vieux maîtres, les fraîches métamorphoses de l’atmo-
sphère embrumée le transforment : si le public feint l’ignorance, les
amateurs le recherchent, les bons salonniers, de Théophile Gautier à
Paul Mantz, ne l’oublient jamais ; Théodore Duret, en 1870; Jules
Claretie, en 1873; Maurice du Seigneur, en 1880, qui le trouve de
plus en plus gris et flou ; Félix Buhot, en 1889, consignent au jour
le jour les phases de sa palette et les éclaircissements nécessaires.
A propos d'une exposition chez Durand-Ruel, L’Art dans les Deux-
Mondes du 27 décembre 1890 accueille Teodor de Wyzewa, qui trace
du peintre un portrait ressemblant, quoique idéal. C’est la belle
époque de Boudin. L’Art impressionniste, de Georges Lecomte,
rapproche ses rivages lumineux des sites parisiens de Lépine.
XXI. — 3e PÉRIODE.
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