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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 5
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Benoît, Camille: Le triptyque d'Oultremont et Jan Mostaert, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0399
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LE TRIPTYQUE D’OULTREMONT ET JAN MOSTAERT

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long sur le compte de Mostaert. Il est de ceux pour qui l’intérêt
croît à mesure qu’on les étudie de plus près.

Maintenant, il nous faut jeter un regard en arrière pour mesu-
rer le chemin parcouru, pour résumer les conséquences de ce voyage
en pays nouveau, et constater jusqu’à quel point il nous a conduit.

D’abord l’étude approfondie du vrai Jan Mostaert nous permet
de déblayer le terrain des pseudo-Mostaert du passé. Notre champ
d’observation se trouve débarrassé du pseudo-Mostaert de Waagen,
issu, on se demande pourquoi, de la Mater dolorosa à médaillons de
Notre-Dame de Bruges1 aussi bien que du pseudo-Mostaert des
deux portraits de la collection van Ertborn au musée d’Anvers, issu
d’une fausse interprétation de personnes.

Prenant le maître d’Oultremont et son triptyque de la
Passion, je me suis attaché, d'une part, à faire ressortir tout ce
qu'il doit, par les caractères généraux, aux maîtres de l’école primi-
tive de Haarlem, ses prédécesseurs du xve siècle. D’autre part, entrant
dans le détail, j’ai montré les points nombreux par où la Passion
se rattache aux panneaux de Saint-Pierre et de Saint-Paul (et
par eux au portrait d’homme), du Musée de Bruxelles, ainsi qu’à
U Adoration des Mages, d’Amsterdam2, aussi bien qu’aux différents
autres portraits épars de côté ou d’autre, jusqu’à présent connus.

Nous avons ensuite passé au crible, autant que faire se pouvait,
toutes les données fournies par Karel van Mander sur Jan Mostaert.
Nous n’en avons trouvé aucune qui fût en contradiction ou en désac-
cord avec les données fournies par le maître commun d’Oultremont
et de Bruxelles. Bien plus, nous avons constaté, outre les points de
contact psychologiques, outre les concordances morales, des coïnci-
dences matérielles bien faites pour frapper, surtout en ce qui

1. Ou, pour mieux dire, La Vierge des Sept Douleurs.

2. Quelques nouveaux points de contact à ajouter aux précédents. Les do-
nateurs de Bruxelles et leurs patrons — dans le panneau du Saint Pierre surtout —
gardent comme un lointain reflet du van Ouwater de la Résurrection de Lazare.
Voyez les « types » des saints, les airs de tête et attitudes de corps, la façon de
mettre les mains en évidence, de les faire joindre, d'en varier les effets, d’accoler
ou de croiser les pouces, comme aussi la manière de détacher du talon le patin
qui chausse le bout du pied ; et, quand celui-ci est nu, l’allongement des orteils,
(ainsi que dans le pied du Christ vu de profil). On trouve, du reste, les mêmes airs
de famille dans le triptyque d’Oultremont, notamment la manière d’appuyer sur
la hanche gauche le dos de la main, et le développement de ce geste explicatif
et narratif, surtout de la droite, qui arrive, chez Mostaert, à mettre le pouce en
évidence d’une façon tout à fait démonstrative, expressive, comme dans l’Ado-
 
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