Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Lambin, Émile: La flore sculpturale du Moyen Âge, 2
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0456

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA FLORE SCULPTURALE DU MOYEN AGE

435

pas la simplicité, la pureté de lignes, la grande allure de ceux de la
première période gothique, il faut toutefois reconnaître que, parmi
les œuvres des maîtres de ce temps^ il y a aussi de véritables mer-
veilles, et que ces merveilles sont nombreuses. Epais, touffus,
fouillés avec le ciseau le plus délicat, les feuillages de ces chapiteaux
sont parfois d’une richesse incomparable et témoignent d’une
incroyable fécondité d’imginaation. Quoi de plus admirable que ces
masses de feuilles, dont quelques-unes, s’échappant, pour ainsi
dire, de la corbeille, vien-
nent trembler aux angles
du tailloir? La même beauté
se retrouve dans les rin-
ceaux des voussures et dans
les frises qui soulignent les
divers étages des façades.

Les chapiteaux des premiers
piliers de la nef de Reims,
ceux du chœur de Beauvais
et de celui d’Auxerre, sont
trois exemples frappants de
cette luxuriante sculpture.

Les rinceaux des grands
portails de Reims et de
Bourges sont tellement
riches et variés que l’œil se
perd dans ces floraisons de
pierre. Ce que nous venons
de dire s’applique surtout
aux feuillages simplement
imités. Les feuillages ondu-
lés n’ont peut-être pas la même valeur artistique, pour la plupart.
Cependant, ils révèlent dans leurs ressauts une singulière vigueur
de main, et parmi les chapiteaux qui en sont formés, il y a encore
des chefs-d’œuvre. Le chœur de Saint-Üuen de Rouen présente la
feuille ondulée dans son élégante vigueur, et les frises de Saint-
Jean-des-Yignes de Soissons la donnent dans toute son ampleur.

Avec le xvc siècle, un nouveau principe, celui de la transforma-
tion, prit naissance dans les ateliers de sculpture, et l’art ornemental
entra dans une nouvelle voie. Abandonner, sauf la vigne et le chêne,
les plantes traitées par leurs prédécesseurs, remplacer ces plantes

CHARDON (XV0 SIÈCLE)
(Eglise de Clamart.)
 
Annotationen