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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
une bouteille 1 2 ornée d'animaux, d’inscriptions et de rinceaux, qui, par la qua-
lité de son lustre métallique et de son émail bleu verdâtre, se rapproche des
beaux carreaux de revêtement persans du commencement du xur siècle. Nous
n’avons pas à revenir sur ce que M. Wallis a dit ici même de ces plaques per-
sanes en forme d’étoiles et de croix, également remarquables par leur dessin et
leur couleur; il est assez facile de suivre leur histoire, car les mosquées de
l’Iran en ont livré un certain nombre qui sont datées par des inscriptions; la
date la plus reculée qui ait été signalée correspond à l’année 1217 de notre ère.
La bouteille que nous venons de mentionner ne doit guère être postérieure à cette
époque. Quant aux autres grandes pièces, publiées en chromolithographies par
M. Wallis, elles paraissent un peu moins anciennes, et l’on ne se tromperait
sans doute pas en les attribuant au milieu ou à la seconde moitié du xiii* siècle;
ce sont : un vase à fleurs *, — d’une forme très particulière, dont on ne connais-
d’entre eux proviennent. Nous citerons notamment un fond de bolb, conservé
au British Muséum, sur lequel on voit un personnage jouant du luth, et un autre
fragment de bol6, orné de compartiments en forme d’étoiles, décorés de person-
nages et de rinceaux, que M. Edmond Guérin a donné récemment au musée du
Louvre.
Si ces différentes pièces sont évidemment d’origine persane, plusieurs autres,
parmi celles que publie aujourd’hui M. Wallis, ne paraissent pas pouvoir être
attribuées au même centre de fabrication. Pour certaines d’entre elles, le savant
auteur a évité avec raison toute affirmation très précise. Ainsi, une curieuse
tasse 7, appartenant à M. Raymond Kœchlin, ne nous paraît pas devoir être rap-
prochée des divers objets que nous venons de signaler. Elle en diffère à la fois
1. Wallis, pl. 1.
2. Wallis, pl. II. Voir lafig.,p. 164.
3. Wallis, pl. III.
4. Wallis, pl. IV.
5. Wallis, fîg. 18, p. 9.
6. Wallis, fig. 16, p. 8. Voir lafig.,p. 165.
7. Wallis, fig. 3, p. 1. Voir la fig., p. 166.
sait encore aucun exemple aussi ancien,
— orné d’une frise de cavaliers, et d’ara-
besques; puis un autre vase3, dont le
décor floral est disposé dans des étoiles
séparées par des rinceaux; enfin, un
albarello orné de cinq figures de femmes4 5,
d’un style aussi charmant que celles
que l’on trouve si souvent sur les étoiles
de cette époque.
Décor en lustre jaune, sur fond blanc.
(Collection de M. Raymond Kœchlin.)
TASSE
C’est également à la Perse et au
xine siècle qu'il faut attribuer, avec
M. Wallis, plusieurs pièces et fragments
de pièces qu’il publie dans son livre,
et qui semblent tous appartenir au
style dit « de Rhagès », ainsi nommé
à cause de l’endroit d’où beaucoup
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
une bouteille 1 2 ornée d'animaux, d’inscriptions et de rinceaux, qui, par la qua-
lité de son lustre métallique et de son émail bleu verdâtre, se rapproche des
beaux carreaux de revêtement persans du commencement du xur siècle. Nous
n’avons pas à revenir sur ce que M. Wallis a dit ici même de ces plaques per-
sanes en forme d’étoiles et de croix, également remarquables par leur dessin et
leur couleur; il est assez facile de suivre leur histoire, car les mosquées de
l’Iran en ont livré un certain nombre qui sont datées par des inscriptions; la
date la plus reculée qui ait été signalée correspond à l’année 1217 de notre ère.
La bouteille que nous venons de mentionner ne doit guère être postérieure à cette
époque. Quant aux autres grandes pièces, publiées en chromolithographies par
M. Wallis, elles paraissent un peu moins anciennes, et l’on ne se tromperait
sans doute pas en les attribuant au milieu ou à la seconde moitié du xiii* siècle;
ce sont : un vase à fleurs *, — d’une forme très particulière, dont on ne connais-
d’entre eux proviennent. Nous citerons notamment un fond de bolb, conservé
au British Muséum, sur lequel on voit un personnage jouant du luth, et un autre
fragment de bol6, orné de compartiments en forme d’étoiles, décorés de person-
nages et de rinceaux, que M. Edmond Guérin a donné récemment au musée du
Louvre.
Si ces différentes pièces sont évidemment d’origine persane, plusieurs autres,
parmi celles que publie aujourd’hui M. Wallis, ne paraissent pas pouvoir être
attribuées au même centre de fabrication. Pour certaines d’entre elles, le savant
auteur a évité avec raison toute affirmation très précise. Ainsi, une curieuse
tasse 7, appartenant à M. Raymond Kœchlin, ne nous paraît pas devoir être rap-
prochée des divers objets que nous venons de signaler. Elle en diffère à la fois
1. Wallis, pl. 1.
2. Wallis, pl. II. Voir lafig.,p. 164.
3. Wallis, pl. III.
4. Wallis, pl. IV.
5. Wallis, fîg. 18, p. 9.
6. Wallis, fig. 16, p. 8. Voir lafig.,p. 165.
7. Wallis, fig. 3, p. 1. Voir la fig., p. 166.
sait encore aucun exemple aussi ancien,
— orné d’une frise de cavaliers, et d’ara-
besques; puis un autre vase3, dont le
décor floral est disposé dans des étoiles
séparées par des rinceaux; enfin, un
albarello orné de cinq figures de femmes4 5,
d’un style aussi charmant que celles
que l’on trouve si souvent sur les étoiles
de cette époque.
Décor en lustre jaune, sur fond blanc.
(Collection de M. Raymond Kœchlin.)
TASSE
C’est également à la Perse et au
xine siècle qu'il faut attribuer, avec
M. Wallis, plusieurs pièces et fragments
de pièces qu’il publie dans son livre,
et qui semblent tous appartenir au
style dit « de Rhagès », ainsi nommé
à cause de l’endroit d’où beaucoup