UN TABLEAU DE MAGHIAVELL1
AU MUSÉE NATIONAL DE DUBLIN
n 1853, à la suite d une exposition tenue à Du-
blin, quelques personnages influents eurent
l’idée de fonder une galerie de peinture dans
la capitale de l’Irlande, qui possédait déjà,
depuis 1830, un riche musée d’antiquités
régionales. Le projet, accueilli avec faveur,
fut secondé par des souscriptions privées et
des allocations du Parlement britannique. Il
fallut d’abord employer plus d’un million à construire un édifice
approprié, ce qui fut fait de 1859 à 1864. Depuis cette époque, les
trois directeurs qui se sont succédé, MM. Mulvany, Doyle et W. Arm-
strong, ont trouvé moyen d'y réunir, sans disposer de crédits très
considérables, une collection qui mérite de prendre rang parmi les
meilleures de second ordre. Avec un budget d’acquisitions d’environ
25.000 francs par an, ils ont compris qu’ils ne pouvaient pas acquérir
de chefs-d’œuvre classés et ils ont très prudemment résisté à la ten-
tation de payer cher des chefs-d’œuvre douteux. Leur attention s’est
concentrée sur des spécimens authentiques, mais modestes, des
maîtres les plus célèbres et sur des œuvres excellentes de peintres
moins renommés. Grâce à ces sages principes, la Galerie Nationale
d’Irlande possède aujourd’hui des tableaux incontestables de grands
artistes, comme Fra Angelico, Mantegna, Holbein, Rembrandt, Tin-
toret, Rubens, Poussin, etc., et des peintures qui présentent sous leur
meilleur jour des maîtres dont les noms sont peu familiers à l’his-
toire de l’art, comme Machiavelli, Marieschi, Asper, Hauber, Moreelse
AU MUSÉE NATIONAL DE DUBLIN
n 1853, à la suite d une exposition tenue à Du-
blin, quelques personnages influents eurent
l’idée de fonder une galerie de peinture dans
la capitale de l’Irlande, qui possédait déjà,
depuis 1830, un riche musée d’antiquités
régionales. Le projet, accueilli avec faveur,
fut secondé par des souscriptions privées et
des allocations du Parlement britannique. Il
fallut d’abord employer plus d’un million à construire un édifice
approprié, ce qui fut fait de 1859 à 1864. Depuis cette époque, les
trois directeurs qui se sont succédé, MM. Mulvany, Doyle et W. Arm-
strong, ont trouvé moyen d'y réunir, sans disposer de crédits très
considérables, une collection qui mérite de prendre rang parmi les
meilleures de second ordre. Avec un budget d’acquisitions d’environ
25.000 francs par an, ils ont compris qu’ils ne pouvaient pas acquérir
de chefs-d’œuvre classés et ils ont très prudemment résisté à la ten-
tation de payer cher des chefs-d’œuvre douteux. Leur attention s’est
concentrée sur des spécimens authentiques, mais modestes, des
maîtres les plus célèbres et sur des œuvres excellentes de peintres
moins renommés. Grâce à ces sages principes, la Galerie Nationale
d’Irlande possède aujourd’hui des tableaux incontestables de grands
artistes, comme Fra Angelico, Mantegna, Holbein, Rembrandt, Tin-
toret, Rubens, Poussin, etc., et des peintures qui présentent sous leur
meilleur jour des maîtres dont les noms sont peu familiers à l’his-
toire de l’art, comme Machiavelli, Marieschi, Asper, Hauber, Moreelse