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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 4
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Portalis, Roger: Claude Hoin, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0314
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298

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

gement et parlent à tort et à travers, sans défiance de leur ignorance. Tu
me diras qu’il faut attendre, que le succès sera peut-être plus heureux que
je l’espère.... Je le souhaite !

Enfin, doutant toujours de lui, le peintre ajoute peu après :

J’avais dit que je ferais du pastel aujourd’hui; ma bonne femme de
tête ne l’a pas voulu. Tu me gronderas si tu veux, quand tu verras ce que
j’ai fait. J'ai fait voir à Mme Rebufel le portrait de sa cousine, je lui ai
montré le moins ressemblant. Elle l’a retrouvée dans ce qu’elle a vu.
Pourvu que ceux pour qui ils sont en soient satisfaits !

Après ceux dont nous avons parlé, Colson et Radet, Claude Hoin
n'eut pas d’amis plus sûrs que les sculpteurs Gois père et fils. Est-ce
à son compatriote Claude Ramey, élève de Gois père et qui remporta
le grand prix de sculpture en 1782, qu’il dut de les connaître, ou tout
bonnement au voisinage de son amie, Mmc Guiard, et des Gois dans
les logements du Louvre? Etienne Gois1, de l’Académie royale dès
1770 pour sa jolie figure d’Aristée, exécutait vers cette époque une
élégante pleureuse accroupie pour le tombeau de Iligoley de Puligny,
placé dans une chapelle de l’église de Saint-Michel de Dijon. A tous
les Salons de l’Académie, il exposait des cires, des bustes, dont celui
de Louis XV, des projets de monuments, à la mémoire de Drouais,
de A7oltaire ou à la gloire de Louis XVI, qu’il gravait le plus souvent
d’une pointe très habile et très fine. La Translation du corps de
Brulus, exposée en cire au Salon de l’an n, en même temps qu’il
en montrait l’estampe, fait regretter, dit Renouvier, qu’il n’ait pas
fait de l’eau-forte une occupation plus essentielle. Il fut professeur
aux Ecoles Nationales de peinture et sculpture et forma plusieurs
élèves, dont son fils Edme Gois.

On sait que celui-ci n’alla à Rome que grâce à l’appui bien-
veillant de Louis XVI. Edme Gois 2 exposa à partir de l’an vi. Sa
Vénus, ses Trois Grâces, son Bonaparte, furent appréciés en leur
temps ; mais c’est un talent bien froid. Son œuvre la plus connue est
la statue de Jeanne d’Arc, à Orléans, dont la fonte l’occupait beau-
coup en l’an xi (1802).

Leur atelier, longtemps dans les bâtiments du Louvre, était cer-
tainement l’endroit de Paris où Claude Hoin allait le plus volontiers,
quand il avait un instant, causer art, jouer au reversi et retrouver

1. Etienne Gois, le père, sculpteur, né à Paris, le 14 février 1731, mort dans
a même ville, le 3 février 1823.

2. Edme Gois, le fils, né à Paris en 1765, mort à Saint-heu en 1836.
 
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