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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 4
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Fournier, Louis-Edouard: L 'art en Pologne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0346
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

minure a produit, lui aussi, en Pologne, des œuvres remarquables,
et c’est surtout dans les cloîtres que se forment les peintres miniatu-
ristes, chez les Bénédictins de Tyniec, les Cisterciens de Mogila, les
Dominicains de Cracovie. Les registres de cette corporation nous
offrent, dès le milieu du xve siècle, des noms polonais. Aux premières
années du xvie siècle appartiennent les splendides livres d’Heures du
roi Sigismond Ier et de la reine Bonne Sforza, que possède l’Angle-
terre et qui sont conservés au British Muséum et à Oxford. Quant
au célèbre Codex picturatus, de Balthazar Behaim, il se trouve à la
Bibliothèque jagellonne de Cracovie ; c’est l’œuvre d’une main
laïque qui a illustré, en de merveilleuses enluminures, toute la vie
bourgeoise de la cité et des corporations et qui s’inspire des gravures
sur bois de la Nef des Fous (Narrenschiff) de Brandt.

Si de la peinture nous passons à l’art plastique, nous voyons
encore Nuremberg donner à Cracovie le plus grand de ses maîtres
imagiers, Veit Stoss qui, entre 1477 et 1481, a sculpté dans le bois
le maître-autel de Notre-Dame, chef-d’œuvre où passe comme un
souflle de réalisme, où la force et l’imitation de la nature s’allient
cependant à une certaine tendance au maniéré. En 1492, le meme
artiste taillait dans le marbre le tombeau de Casimir Jagellonide, et,
selon toute vraisemblance, il fournissait aussi, en 1497, à l’habile
fondeur de Nuremberg, Peter Vischcr, le modèle de la magnifique
plaque de bronze qui orne le tombeau de l’humaniste toscan Calli-
maque. Car Cracovie est peut-être, après Nuremberg, la ville la plus
riche de l’Europe en monuments de bronze. Au moyen âge, elle les
commandait d’abord dans les Flandres ; à partir de la fin du
xvc siècle, elle les fit exécuter sur les bords do la Pegnilz, et notam-
ment dans le célèbre atelier de Peter Vischer. Outre le monument
de Callimaque, les plus remarquables plaques sépulcrales en bronze
sont, à la cathédrale, celles de Pierre Ivmita et du cardinal Frédéric
Jagellon, achevées la première en 1505, l’autre en 1510, puis celle
du consul Pierre Salomon, l’une des plus belles, selon nous, avec ses
lignes calmes et nobles, sa grande sobriété d’ornementation et son
superbe cygne héraldique (1516). Mais, vers le milieu du xvi® siècle,
des maîtres fondeurs s’établirent à Cracovie, qui put dès lors créer
des œuvres sur place. C’étaient pour la plupart des Nurembergeois,,
élèves de Vischer, comme maître Servacius et Oswald Baldner, aux-
quels il faut attribuer le mausolée de Séverin Boner et de sa femme
et ceux des chanoines Borek et Roznowski.

Les églises de Cracovie ne sont pas moins riches en monuments
 
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