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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 5
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Magne, Lucien: L' architecture, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0412
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

nissent dos verrières. Ces pignons sont enrichis de peintures ayant
l’aspect de fresques, décorations symboliques évoquant les légendes
allemandes; l’aigle impériale forme le principal motif de décoration
des frises de feuillages. Sur les pignons, des balcons font commu-
niquer des loges saillantes, couvertes en appentis et décorées de
peintures et de sculptures. Il y a là une recherche d’effets pitto-
resques qui s'accuse dans tous les détails, et particulièrement dans
le décor très libre des rinceaux et figures qui se développe depuis la
base jusqu’au faîte. Sans doute, on y trouve quelques réminiscences
des maisons anciennes de Nuremberg ou d lnnsbruck, mais l'œuvre
est bien d’ensemble, et révèle les efforts faits en Allemagne pour
introduire et développer l’art dans les divers corps de métiers,

A cet égard, je préfère le pavillon de l’Allemagne aux pavillons
plus élégants et plus luxueux de l’Italie, de la Belgique et de l’Es-
pagne. Le pavillon italien, avec ses coupoles dorées rappelant les
coupoles de Saint-Marc de Venise ou de Saint-Antoine de Padouc,
avec scs pignons évidés de baies à eolonnettes et arcades trilobées
inspirées de la célèbre porte délia Caria du palais Ducal, occupe et
retient les regards par la richesse apparente de sa décoration de
plâtre moulé, simulant, par des artifices de peinture, des marbres
précieux. Je crois vraiment que le staff s’accommoderait mieux de la
couleur blanche du plâtre que de ces peintures qui ne trompent
personne, et qui laissent aux visiteurs l’impression désagréable de
matériaux truqués.

Le pavillon de la Serbie, situé à l’extrémité opposée de l’avenue
des Nations, dont la silhouette est élégante, était, avant la peinture
de briques et d’émaux, tout à fait séduisant dans sa primitive et
virginale blancheur. Je sais gré, pour ma part, au pavillon de la
Bosnie et l’IIerzégovine, aussi bien qu’au pavillon de la Turquie,
d’avoir jusqu’ici dédaigné tout décor factice, et de n’avoir d’in-
terruption dans les murs blancs que les saillies brunes des moucha-
rabiebs en bois.

Il semble que le caractère et les goûts de chaque peuple se
reflètent dans son architecture. Les lignes tourmentées du pavillon
de la Hongrie, sa façade à ôchauguettes saillantes sur un passage
couvert que soutiennent des mâchicoulis, ses grandes fenêtres à ver-
rières, sa cour intérieure ayant l’aspect d’un cloître, tout, jusqu’à la
couleur sombre de ses murs, semble révéler l’état d’âme d’un peuple
encore inféodé aux traditions du moyen âge.

Le pavillon anglais paraît être la demeure confortable, le cot-
 
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