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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Prou, Maurice: L' exposition rétrospective de l'art français, Les monnaies et les sceaux: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0085
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L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE L’ART FRANÇAIS

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Avec le xvie siècle s’ouvre la période moderne de notre art
monétaire. L’effigie-portrait du souverain substituée à une effigie
conventionnelle et idéale ; la décoration héraldique reléguée au
second plan; plus de simplicité dans l’ornementation, qui s’était
surchargée au cours du xve siècle; l’abandon des lettres gothiques
dans les légendes, et, au lieu de flans minces, des flans épais, per-
mettant de donner plus de relief aux figures, tels sont les caractères
distinctifs des monnaies modernes.

C’est d’Italie qu’est venu — ou plutôt revenu — à la France
l’usage de graver dans le champ des monnaies le portrait du sou-
verain. Avant le xve siècle, les bustes qui, exceptionnellement,
figurent sur des monnaies françaises, par exemple en Provence, sont
conventionnels. Mais, dans la seconde moitié du xv° siècle le gra-
veur des pièces de Jean II de Bourbon, seigneur de Dombes, imitant
le ducat d’or de François Sforza, duc de Milan, s'efforça de donner
à l’effigie de son souverain un caractère iconique. La monnaie de
Dombes resta sans influence. Plus tard, en 1513, c’est encore au mon-
nayage milanais que Louis XII, roi de France, prit le modèle d’une
nouvelle pièce sur laquelle il prescrivit de graver son effigie : le
teston. Dès lors, l'effigie
royale sera empreinte sur
la plupart des pièces de
monnaie.

On s’attendrait à trou-
ver sous le roi François Ier
des monnaies dignes d’un
prince renommé pour la teston de louis xu (1497-1515)
protection qu’il accorda aux

arts. Or, à l’exception de quelques pièces remarquables, la masse
des monnaies de ce roi est d’une exécution grossière. Et cependant,
François Ier avait fait venir de Vérone, pour réformer la gravure des
monnaies royales, un habile artiste, Matteo del Nassaro, qui, en 1529,
fit un modèle de teston. Quelques numismates lui attribuent un essai
dont nous donnons ici l’image. En somme, Matteo n’eut aucune
influence sur la gravure des coins monétaires, confiée à des «tailleurs»
établis auprès des divers ateliers et qui devaient se conformer à un
patron, simple dessin que leur envoyaient les généraux maîtres des
monnaies. S’ils étaient assez habiles pour graver des écus, des orne-
ments héraldiques, des croix, le talent de la plupart d’entre eux
ne se haussait pas jusqu’au modelage et à la gravure d’une effigie.

XXIV. — 3’ PÉRIODE.

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