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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 5
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Bénédite, Léonce: L' exposition décennale - La peinture étrangère, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0538
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502

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sachant accorder avec effet et sans bruit des tonalités franches.

Si l’on veut se placer à un point de vue très général, en se
dégageant des petites influences locales de villes et des autres
circonstances qui apportent des exceptions à ce résumé très synthé-
tique, toute la jeune école allemande paraît à peu près divisée en
deux grandes tendances particulières.

L’une, formée par des esprits indépendants, aux souffles venus
de France et de Hollande, suit un courant réaliste. Son principal
représentant est M. Liebermann. C’est cette formule, la plus saine,
fondée sur l’observation attentive et soutenue de tous les phéno-
mènes de la nature, qui a été le plus injustement sacrifiée dans
cette exposition. Il n’y a qu’à voir la place donnée à la Femme aux
chèvres de M. Liebermann. Nous n’avons pas à insister sur cette
personnalité artistique, très connue chez nous, qui a fait son édu-
cation près de nos maîtres de Barbizon, autour de Courbet et, en
Hollande, aux côtés d’Israëls. Son influence, si elle eût été favorisée,
eût pu être féconde dans un pays de traditionnalistes et d’idéologues
qui ont besoin d’être ramenés souvent en face du terre à terre de la
vie. Mais M. Liebermann est la bête noire de son pays, quelque
chose comme, chez nous, un impressionniste. Dans cette note,
M. IL von Bartels nous offre une excellente représentation de la vie
maritime (Le dé-part du marin), sous le souvenir prédominant de la
Hollande ; M. Weishaupt [Vaches), une grande toile sérieuse et
même un peu triste ; M. Frenzel, des Vaches à l’abreuvoir ; M. Ztigel,
des Porcs très lestement enlevés dans la lumière.

M. G. Kuehl appartient à la même génération et marche dans
la même direction esthétique. C’est encore un des peintres que nous
connaissons le mieux par nos Salons et notre musée. Mais son Église
Saint-Jean à Munich, avec son fouillis pittoresque d’architectures
tourmentées, ses grillages compliqués, et illuminée mystérieuse-
ment par les jeux d’une lumière savamment conduite, forme un de
ses meilleurs ouvrages. Dans une donnée analogue, nous trouvons
encore Les Pâques de M. Dettmann, scène religieuse traduite simple-
ment, avec une bonne entente de la lumière et d’une couleur chaude
et expressive, avec un certain petit arrière-goût britannique ; une
scène de mort de M. Mænchen, avec quelques souvenirs d’école dans
l’arrangement, mais des qualités d’émotion simple ; une scène de
deuil de M. Arthur Kampf, recommandable également par son senti-
ment d’observation simple et d’exécution probe; des Obsèques d’en-
fant de M. Heichert, d’une certaine âpreté expressive, et, pour
 
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