LA PEINTURE ÉTRANGÈRE A L’EXPOSITION DÉCENNALE 387
Dans cette même région, où M. Calderini étend le vaste pano-
rama des Alpes de Piémont au Soleil d'automne, M. Tavernier mar-
che seul sur les traces de Segantini, avec un tableau, Septembre,
aux tonalités fortes, à la recherche du relief dans la lumière.
A Venise, tout un groupe d’observateurs intelligents, brillants
et alertes ou émus et recueillis, traduisent les spectacles variés à
l’infini de cette ville de rêve, où l’existence maritime du peuple
offre à l’artiste toute son animation pittoresque et aussi toutes ses
mélancolies. M. Tito, comme un héritier jeune et hardi de la vieille
tradition, a tiré un excellent panneau décoratif de sa Procession, en
LE VIATIQUE, PAR M. ANGE MORBELLI
même temps qu’il expose d’exquis morceaux de vie avec sa Vieille
pêcherie et surtout sa délicieuse petite toile de Chioggia, pleine de
fraîcheur, de lumière matinale et de jeunesse, où se retrouve l’obser-
vation vive et spirituelle de Guardi. M. Fra Giacomo a de chaudes
colorations doucement amorties. M. Bazzaro, de Milan (Paix aux
naufragés) ; M. Bezzi, de Rome (Jour de maigre); M. Ciardi, avec sa
Matinée d’automne, si lumineuse et si mouillée ; M. Rossi (L’École de
la douleur), et M.Rotta [V Hôpital des fous), nous montrent une Venise
plus réaliste, soit dans la tristesse des jours de pluie, soit dans les
détresses des pauvres gens des lagunes.
A Milan, où M. Pagliano continue à peu près seul maintenant la
peinture de genre, semble se dessiner le mouvement le plus intense et
le plus significatif. Dans le paysage, M. Carcano ( Campagne d’Asiago)
se présente comme une belle physionomie de puissant, large et
Dans cette même région, où M. Calderini étend le vaste pano-
rama des Alpes de Piémont au Soleil d'automne, M. Tavernier mar-
che seul sur les traces de Segantini, avec un tableau, Septembre,
aux tonalités fortes, à la recherche du relief dans la lumière.
A Venise, tout un groupe d’observateurs intelligents, brillants
et alertes ou émus et recueillis, traduisent les spectacles variés à
l’infini de cette ville de rêve, où l’existence maritime du peuple
offre à l’artiste toute son animation pittoresque et aussi toutes ses
mélancolies. M. Tito, comme un héritier jeune et hardi de la vieille
tradition, a tiré un excellent panneau décoratif de sa Procession, en
LE VIATIQUE, PAR M. ANGE MORBELLI
même temps qu’il expose d’exquis morceaux de vie avec sa Vieille
pêcherie et surtout sa délicieuse petite toile de Chioggia, pleine de
fraîcheur, de lumière matinale et de jeunesse, où se retrouve l’obser-
vation vive et spirituelle de Guardi. M. Fra Giacomo a de chaudes
colorations doucement amorties. M. Bazzaro, de Milan (Paix aux
naufragés) ; M. Bezzi, de Rome (Jour de maigre); M. Ciardi, avec sa
Matinée d’automne, si lumineuse et si mouillée ; M. Rossi (L’École de
la douleur), et M.Rotta [V Hôpital des fous), nous montrent une Venise
plus réaliste, soit dans la tristesse des jours de pluie, soit dans les
détresses des pauvres gens des lagunes.
A Milan, où M. Pagliano continue à peu près seul maintenant la
peinture de genre, semble se dessiner le mouvement le plus intense et
le plus significatif. Dans le paysage, M. Carcano ( Campagne d’Asiago)
se présente comme une belle physionomie de puissant, large et