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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rappelé sur eux l’attention du gouvernement italien, des archéo-
logues et... dos journaux illustrés. Une nouvelle maison, beaucoup
plus vaste que celle qui fut découverte en 1894, a été retrouvée à
une portée de fusil de la première. De sorte que Vincent de Prisco,
qui, peu à peu, avait acheté les autres propriétés autour du petit
champ qui lui avait donné si riche moisson, s’est vu favorisé
aujourd’hui d’une trouvaille qu’il n’avait peut-être pas espérée.
Dans la nouvelle maison — qui, au temps de la catastrophe
pompéienne, était, croit-on, en réparation — M. de Prisco ne trouva
ni argenterie, ni ustensiles domestiques ou agricoles, ni provisions,
ni monnaies, ni empreintes de cadavres d’hommes ou d’animaux.
Mais ce que les anciens maîtres de la maison n’avaient pu emporter
avec eux, ·— document aujourd’hui parlant de leur richesse aristo-
cratique et de leur goût exquis, — l’heureux explorateur l'a bien
trouvé à sa place. Les anciennes murailles, restées debout, ont
révélé à notre étonnement et à notre admiration les fresques les
plus intéressantes qui, jusqu’à ce jour, aient été découvertes dans
ces patientes explorations du territoire de Pompéï.
On est évidemment en présence A' un pagus suffisamment peuplé
de villas grandes et petites, d’une de ces agrégations de maisons
campagnardes, que la science archéologique n’a pas encore bien
définies, soit comme importance, soit comme nombre. Mais il est
certain que ces fouilles nouvelles de Boscoreale offriront un impor-
tant tribut à ceux qui étudient la question. Et dans une portion de
ce pagus, lieu d’enchanteresse villégiature pour les riches de la
voisine Pompéï, voici des modèles, non plus supposés, d’un style
architectonique donila physionomie révélatrice bouleversera, à mon
avis, tant soit peu la théorie archéologique des prétendus « quatre
styles » de Vilruve.
Je ne prétends pas que Vitruve soit connu de tous ; je veux dire
seulement que son livre sur l’architecture des anciens, si souvent
utilisé par les érudits, offre, au paragraphe Y de son septième
chapitre, un tableau critique des différentes manières de peindre
employées par les artistes décorateurs des maisons romaines. Dans
ce paragraphe, il est écrit : « ex eo antiqui qui initia expoliationibus
instituerunt imitati sunt primum crustarum marmorearum varietates
et collocationes ; deinde coronarum et silaceorum, miniaceorumque
cuneorum inter se varias distributiones ; postea ingressi sunt, ut
etiam aedificiorum figuras, columnarumque et fastigiorum eminentes
projecturos imitarentur ; patentibus autem locis, uti exedris, propter
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rappelé sur eux l’attention du gouvernement italien, des archéo-
logues et... dos journaux illustrés. Une nouvelle maison, beaucoup
plus vaste que celle qui fut découverte en 1894, a été retrouvée à
une portée de fusil de la première. De sorte que Vincent de Prisco,
qui, peu à peu, avait acheté les autres propriétés autour du petit
champ qui lui avait donné si riche moisson, s’est vu favorisé
aujourd’hui d’une trouvaille qu’il n’avait peut-être pas espérée.
Dans la nouvelle maison — qui, au temps de la catastrophe
pompéienne, était, croit-on, en réparation — M. de Prisco ne trouva
ni argenterie, ni ustensiles domestiques ou agricoles, ni provisions,
ni monnaies, ni empreintes de cadavres d’hommes ou d’animaux.
Mais ce que les anciens maîtres de la maison n’avaient pu emporter
avec eux, ·— document aujourd’hui parlant de leur richesse aristo-
cratique et de leur goût exquis, — l’heureux explorateur l'a bien
trouvé à sa place. Les anciennes murailles, restées debout, ont
révélé à notre étonnement et à notre admiration les fresques les
plus intéressantes qui, jusqu’à ce jour, aient été découvertes dans
ces patientes explorations du territoire de Pompéï.
On est évidemment en présence A' un pagus suffisamment peuplé
de villas grandes et petites, d’une de ces agrégations de maisons
campagnardes, que la science archéologique n’a pas encore bien
définies, soit comme importance, soit comme nombre. Mais il est
certain que ces fouilles nouvelles de Boscoreale offriront un impor-
tant tribut à ceux qui étudient la question. Et dans une portion de
ce pagus, lieu d’enchanteresse villégiature pour les riches de la
voisine Pompéï, voici des modèles, non plus supposés, d’un style
architectonique donila physionomie révélatrice bouleversera, à mon
avis, tant soit peu la théorie archéologique des prétendus « quatre
styles » de Vilruve.
Je ne prétends pas que Vitruve soit connu de tous ; je veux dire
seulement que son livre sur l’architecture des anciens, si souvent
utilisé par les érudits, offre, au paragraphe Y de son septième
chapitre, un tableau critique des différentes manières de peindre
employées par les artistes décorateurs des maisons romaines. Dans
ce paragraphe, il est écrit : « ex eo antiqui qui initia expoliationibus
instituerunt imitati sunt primum crustarum marmorearum varietates
et collocationes ; deinde coronarum et silaceorum, miniaceorumque
cuneorum inter se varias distributiones ; postea ingressi sunt, ut
etiam aedificiorum figuras, columnarumque et fastigiorum eminentes
projecturos imitarentur ; patentibus autem locis, uti exedris, propter