Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 26.1901)

LE PREMIER SALON DU XXe SIÈCLE

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mier, .le sentiment inné de l’élégance et perçoit, comme le second,
avec une acuité singulière, le sens des ridicules que nous coudoyons
chaque jour, et néanmoins sa personnalité très tranchée se trahit
dans les moindres de ces croquis où la plus spirituelle polissonnerie
s’allie à des dons très rares d’observation et d’humour.

Il y a loin — en apparence — des petites femmes à l'œil émeril-

MISÈRE HUMAINE, DESSIN PAR Mme DE ROODE II E Y E R M A N S
(Société Nationale des Beaux-Arts.)

lonné qui babillent et se déshabillent sous le crayon de M. Guillaume,
aux malheureuses dont M. Albert Morand (S. N.) nous dit l’expiation.
Les trois grands cadres où il a groupé les croquis, pris par lui dans
les corridors, les ateliers, les réfectoires, les dortoirs et la chapelle
de Saint-Lazare, sont, eux aussi, des documents à ne pas négliger, et
quiconque a visité, même rapidement, la sinistre geôle, retrouve
très nettement dans les croquis de M. Morand les impressions dou-
loureuses qu’il en a emportées.