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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 2
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, [16]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0168
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152

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

bouche, rappellent les variantes assez nombreuses que nous possédons de l’Ama-
zone du même artiste. Mais l’auteur du mémoire s’est singulièrement abusé en
s’exagérant l’importance de sa découverte. Du diadème de la Héra d’Argos, décrit
parPausanias et figuré sur les monnaies, la tête du Musée Britannique n’offre
aucune trace. L’arrangement des cheveux diffère également d’une manière sen-
sible. Il ne peut donc être question ni d’une réplique, ni même d'une imi-
tation de la Héra d’Argos, mais seulement d’une Héra polyclétéenne, ce qui est
déjà quelque chose. Le type reproduit doit avoir joui de quelque réputation, car
on en a récemment découvert une variante à Éphèse L Faut-il, d’ailleurs, s’éton-
ner que nos musées ne contiennent pas de répliques d’une têLe de statue chrys-
éléphantine? Ceux qui m’ont lu avec attention savent déjà que l’on ne pouvait

mouler ces statues et qu’il était même
très difficile, dans un temple obscur,
d’en exécuter un dessin suffisamment
détaillé et précis. Lorsque l’auteur an-
glais avance que « des représentations
aussi fameuses des divinités principales
se retrouvent généralement dans des
copies sculptées ou des œuvres des arts
mineurs >', il s’exprime d’une manière
un peu vague, pour ne pas dire inexacte,
et témoigne qu’il n’a pas lu d’assez près
les Staluenkopicn de M. Furtwaengler?.

X

Notre connaissance de l’art des
îles grecques vers 460 av. J.-C. s’est
accrue d'un monument admirable, qui
a l’avantage de nous être parvenu
presque intact. C’est une stèle funéraire représentant un guerrier nu, découverte
dans l’île de Nisyros et conservée au musée de Tchinli-Kiosk. Elle appartient à une
classe déjà nombreuse de bas-reliefs sépulcraux, caractérisés par leur forme légè-
rement pyramidale et par le fait que la figure, dessinée plutôt que sculptée en
très bas relief, s’encadre exactement dans la pyramide tronquée. Ces stèles,
dont l’air de famille frappe au premier aspect, ont été à la mode pendant une
période assez courte, entre 520 et 450 environ avant J.-C. Il est certain que le
centre de diffusion de ce type doit être cherché dans l'Archipel, à Naxos ou à
Paros ; de là, il gagna l’Attique d’une part, la Grèce septentrionale de l’autre,
sans pénétrer, semble-t-il, ni dans le Péloponnèse, ni sur la côte d’Asie-Mineure.
Au point de vue du style, les stèles pyramidales comptent parmi les monuments
les plus parfaits de l’art sévère, à l’époque qui a précédé et préparé l’école de
Phidias. Celle de Nisyros offre encore ce grand intérêt de ressembler d'une
manière frappante aux sculptures des frontons d’Olympie, ce qui confirme l’opi-
nion émise il y a quelques années par M. Furtwaengler touchant l'origine insu-

1. Austellung von Fundstücken cuis Ephesos. Vienne, J900, p. 6.

2. Dans le même article est reproduite (malheureusement fort mal) une admirable
tête en terre cuite d Itéra, découverte dans l’Héraion d’Argos.

TêTE DE HÉRA

(Musée Britannique.)
 
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