LA SATIRE ANIMALE FLAMANDE
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burlesques étaient équipés en chevaliers; ils avaient même des épe-
rons avec lesquels ils aiguillonnaient leurs montures. Comme les
chevaliers en champ clos, après avoir rompu leurs lances, ils dégai-
naient leurs épées et chacun frappait de son mieux le bouclier de
son adversaire. Comment ne pas rire à cette vue? » ajoute l’auteur1.
Les satires de la chevalerie et des tournois eurent la plus grande
vogue pendant toute la période qui s’étend depuis le xne jusqu’au
xive siècle.
Le Psautier de la reine Marie (manuscrit Reg., 2, B. VIII), au
British Muséum, renferme un certain nombre de miniatures de ce
genre. Une de celles-ci semble l’illustration même du récit de
Neckam (fig. 25). Elle représente un tournoi de singes identique, à
part cette circonstance que les singes chevauchent d’autres singes
et non des chiens. On sait qu’au moyen âge le singe personnifiait le
mal ou le Démon. Dans la miniature dont la reproduction se trouve
ci-contre, on remarquera que l’artiste a cru devoir compléter la
scène en y ajoutant des musiciens, accessoires obligés de ces
combats où ils « sonnaient la charge et sonnaient la victoire2. »
C’est le même manuscrit qui nous a fourni l’original de la figure 26,
1. Alexandre Neckam, De naturis rerum, liv. II, ch. cxxix.
2. Voir notre mémoire déjà cité : Le genre satirique dans la peinture flamande,
fig. 25
FIG. 26
p. 60.
XXIX. — 3e PÉRIODE.
21
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burlesques étaient équipés en chevaliers; ils avaient même des épe-
rons avec lesquels ils aiguillonnaient leurs montures. Comme les
chevaliers en champ clos, après avoir rompu leurs lances, ils dégai-
naient leurs épées et chacun frappait de son mieux le bouclier de
son adversaire. Comment ne pas rire à cette vue? » ajoute l’auteur1.
Les satires de la chevalerie et des tournois eurent la plus grande
vogue pendant toute la période qui s’étend depuis le xne jusqu’au
xive siècle.
Le Psautier de la reine Marie (manuscrit Reg., 2, B. VIII), au
British Muséum, renferme un certain nombre de miniatures de ce
genre. Une de celles-ci semble l’illustration même du récit de
Neckam (fig. 25). Elle représente un tournoi de singes identique, à
part cette circonstance que les singes chevauchent d’autres singes
et non des chiens. On sait qu’au moyen âge le singe personnifiait le
mal ou le Démon. Dans la miniature dont la reproduction se trouve
ci-contre, on remarquera que l’artiste a cru devoir compléter la
scène en y ajoutant des musiciens, accessoires obligés de ces
combats où ils « sonnaient la charge et sonnaient la victoire2. »
C’est le même manuscrit qui nous a fourni l’original de la figure 26,
1. Alexandre Neckam, De naturis rerum, liv. II, ch. cxxix.
2. Voir notre mémoire déjà cité : Le genre satirique dans la peinture flamande,
fig. 25
FIG. 26
p. 60.
XXIX. — 3e PÉRIODE.
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