GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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de Poussin. Il a été gravé en mezzotinte par P.-F. Pepaerts.
Ingres également fait honneur à notre pays avec un petit portrait
de Mme Devançai/ M avec im tableau qui reproduit, dans des dimen-
sions moindres, la peinture du Musée Condé, à Chantilly, représen-
tant Françoise de Rimini et Paul Malatesta.
Deux petits tableaux, l’un de Corot, l’autre de Diaz, et plusieurs
études de chevaux par Meissonier méritent aussi de ne point passer
inaperçus.
Quant à M. Donnât, on voit de lui : la Mort d'Ananie (esquisse de
concours qu’il exécuta en 1855, à l’âge de vingt-deux ans) ; — les
copies qu’il a faites dans sa jeunesse d’après Raphaël, Michel-Ange,
Léonard de Vinci et Daniel de Volterre ; — une grande étude pour
son Samson luttant avec un lion ; — le Portrait de Barye,d’un carac-
tère simple et puissant, exécuté en 1889 à l'aide d’une photographie,
M. Bonnat n’ayant jamais vu le célèbre sculpteur; — X Idylle, qui a
figuré au Salon de 1890 et où le peintre, opposant les carnations
d’un jeune homme à celles d’une jeune fille, amis des tons si déli-
cats et si frais sur le corps de celle-ci, des lueurs si charmantes sur
ses bras et sur ses cheveux blonds; — XAigle liant un lièvre*; —
enfin, une éclatante esquisse pour le plafond exposé au Salon de
1901 et placé maintenant au Palais de Justice. Toutes ces toiles met-
tent en relief les qualités de leur éminent auteur. Ce ne sont pour-
tant pas ses œuvres capitales. Les plus renommées ne sont pas res-
tées en sa possession. Que ne peut-on rencontrer ici les Pèlerins aux
pieds de la statue de saint Pierre, le Mezzo bajocco, Saint Vincent
de Paul prenant la place d'un galérien, la Paysanne d’Ustarilz, le
Barbier turc, Scherzo, les portraits de Mme Pasca et de T hiers, surtout
celui de M",e Bonnat, où le peintre, mettant tout son talent au ser-
vice de toute sa tendresse filiale, s’est surpassé lui-même.
Aller des peintures aux dessins, c’est aborder la partie la plus
attachante de la collection Bonnat, c’est entrer dans un domaine
étendu, aux aspects les plus variés, c’est passer en revue les mani-
festations intimes de la pensée des maîtres depuis les débuts de la
Renaissance jusqu’à nos jours. Un compte rendu détaillé étant ici
impossible, il s’agit seulement d’en citer quelques-uns. Le difficile
1. Grave par l’artiste clans la Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XVITT, p. 58.
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de Poussin. Il a été gravé en mezzotinte par P.-F. Pepaerts.
Ingres également fait honneur à notre pays avec un petit portrait
de Mme Devançai/ M avec im tableau qui reproduit, dans des dimen-
sions moindres, la peinture du Musée Condé, à Chantilly, représen-
tant Françoise de Rimini et Paul Malatesta.
Deux petits tableaux, l’un de Corot, l’autre de Diaz, et plusieurs
études de chevaux par Meissonier méritent aussi de ne point passer
inaperçus.
Quant à M. Donnât, on voit de lui : la Mort d'Ananie (esquisse de
concours qu’il exécuta en 1855, à l’âge de vingt-deux ans) ; — les
copies qu’il a faites dans sa jeunesse d’après Raphaël, Michel-Ange,
Léonard de Vinci et Daniel de Volterre ; — une grande étude pour
son Samson luttant avec un lion ; — le Portrait de Barye,d’un carac-
tère simple et puissant, exécuté en 1889 à l'aide d’une photographie,
M. Bonnat n’ayant jamais vu le célèbre sculpteur; — X Idylle, qui a
figuré au Salon de 1890 et où le peintre, opposant les carnations
d’un jeune homme à celles d’une jeune fille, amis des tons si déli-
cats et si frais sur le corps de celle-ci, des lueurs si charmantes sur
ses bras et sur ses cheveux blonds; — XAigle liant un lièvre*; —
enfin, une éclatante esquisse pour le plafond exposé au Salon de
1901 et placé maintenant au Palais de Justice. Toutes ces toiles met-
tent en relief les qualités de leur éminent auteur. Ce ne sont pour-
tant pas ses œuvres capitales. Les plus renommées ne sont pas res-
tées en sa possession. Que ne peut-on rencontrer ici les Pèlerins aux
pieds de la statue de saint Pierre, le Mezzo bajocco, Saint Vincent
de Paul prenant la place d'un galérien, la Paysanne d’Ustarilz, le
Barbier turc, Scherzo, les portraits de Mme Pasca et de T hiers, surtout
celui de M",e Bonnat, où le peintre, mettant tout son talent au ser-
vice de toute sa tendresse filiale, s’est surpassé lui-même.
Aller des peintures aux dessins, c’est aborder la partie la plus
attachante de la collection Bonnat, c’est entrer dans un domaine
étendu, aux aspects les plus variés, c’est passer en revue les mani-
festations intimes de la pensée des maîtres depuis les débuts de la
Renaissance jusqu’à nos jours. Un compte rendu détaillé étant ici
impossible, il s’agit seulement d’en citer quelques-uns. Le difficile
1. Grave par l’artiste clans la Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XVITT, p. 58.