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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0464
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

feu gagnerait immédiatement la tourelle, les greniers de l’Académie et, en même
temps, de diverses façons et avec la plus grande facilité, le grenier et la toiture
qui se trouvent au-dessus du musée! »

On voit que la sécurité est purement illusion.

Pour ma part, je me refuse à croire qu’il entre dans les intentions du Collège
d’en rester là. Déjà, dans une brochure en réponse à celle de M. Ivervyn de Let-
tenhove, M. l’échevin Schramme, ayant les Beaux-Arts dans ses attributions,
promet que la question du musée sera sous peu l’objet de l’examen du Collège.
« Celui-ci n’avait pas attendu, pour préparer ce débat, qu’il y fût invité du dehors,
mais il comprend son devoir d’éviter une solution hâtive et irréfléchie. Cela ne
doit-il pas satisfaire tous les amis désintéressés de l’art? » Franchement, il faut
être de bonne composition pour se contenter de cette simple promesse, qu’un
jour, moins sollicité par d’autres devoirs envisagés, à tort, comme plus impé-
rieux, le Collège voudra, comme on Ta fait ailleurs, doter la ville d’un musée
digne d’elle, conçu sur un plan conforme aux exigences contemporaines et où
seront prévus non seulement les nécessités de la conservation des peintures et
leur exhibition convenable, mais aussi ses accroissements inévitables, du jour
où ce local sera conçu de la manière requise.

Pourvu seulement qu’à Bruges la décision ne vienne pas trop tard, qu’à force
de s’endormir dans une trompeuse sécurité on ne laisse s’anéantir des trésors
de la bonne conservation desquels, en définitive, la municipalité est respon-
sable devant le monde, détail qu’elle semble perdre de vue, simplement pour ne
pas avoir tort !

S’il est permis de prendre acte, non sans plaisir, de la promesse de
M. Schramme, une page de sa brochure nous inquiète. M. l’échevin y rappelle
avec trop de complaisance, à la décharge de l’administration, l’achat de l’hôtel
Gruuthuuse en vue d’y établir le musée communal, pour ne pas autoriser à
croire que des préférences sont pour cette combinaison. Or, affecter l’hôtel
Gruuthuuse, si pittoresque soit-il, à l’usage du musée, serait un simple expé-
dient. A quoi bon épiloguer sur la valeur du terme? Musée sous-entend une con-
struction où soient réunies, dans les conditions d’éclairage et de sécurité néces-
saires, non seulement quelques peintures, mais toutes celles appartenant à la
ville. II faut donc une construction spéciale et définitive, répondant d’une manière
complète à sa destination. Toute autre mesure serait éphémère.

Ce n’est pas Liège à qui Ton reprochera pareille insouciance des choses de
l’art. Le musée qu’elle vient d’inaugurer et qui s’ouvre non loin de la place du
Théâtre, rue de l’Académie, est un des mieux aménagés de l’Europe. Rien de
plus riant, de plus agréable à visiter, que ces huit salles, où la lumière, venant
du haut, est excellemment distribuée; où, sur des parois tendues de velours, s’ali-
gnent des œuvres, modernes en grande majorité, mais dont pas une n’est indigne
d’une galerie publique. Ce travail fait le plus grand honneur à M. Lousberg,
l’architecte de la ville.

Les salles sont spacieuses, point trop élevées; la lumière y arrive à l’angle
 
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