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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0468
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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De vives alarmes sont actuellement conçues à Anvers sur le sort des splen-
dides peintures de Leys décorant la salle d’honneur de l’Hôtel de ville. Des ren-
seignements puisés à bonne source me permettent de vous donner, à ce sujet,
des renseignements sur l’état précis de la question. Il s’agit des peintures exé-
cutées à fresque par le maître, qui les termina l’année même de sa mort, en
1869. On peut les envisager comme son œuvre capitale. Admirées pour leur
grand caractère, pour la remarquable expression des physionomies, elles résu-
ment en effet, peut-on dire, les qualités de leur auteur et comptent parmi les
plus précieuses productions de l’école flamande moderne. Le peintre a dû, sans
doute, les exécuter avec grand soin, mais soit que la préparation des murs n’ait
pas été faite dans les conditions requises, soit encore que les conditions atmo-
sphériques du local soient mauvaises, en maint endroit le revêtement se soulève,
et ainsi de très alarmants symptômes annoncent une désagrégation à plus ou
moins brève échéance! Non seulement la couleur se détache, mais une décom-
position même semble à redouter. Ceci s’applique surtout aux parties traitées
par les procédés de la fresque proprement dite. 11 semble que les panneaux
traités à la gutta-percha, ceux des petits côtés de la salle, la Prestation de serment
de Charles-Quint et Marguerite d’Autriche remettant les clefs de la ville au magis-
trat d’Anvers, courent un danger moins imminent.

Quoi qu’il en soit, l’état des choses est fort sérieux et déjà l'on parle, comme
moyen extrême, d’un transport sur toile. Espérons qu’il n’en faudra pas venir à
si périlleuse extrémité, encore que l’opération se soit faite avec succès pour les
peintures de la maison même de Leys, maintenant démolie. Un moyen moins
radical sera peut-être trouvé; il n’est point douteux pourtant que l’avenir semble
peu rassurant. Mais l’édilité anversoise veille, et le culte dont elle environne la
mémoire de ses grands artistes est garant qu’elle saura faire les sacrifices
réclamés par la situation.

Je ne saurais laisser de signaler aux lecteurs de la Gazette l’importante con-
statation récemment faite à propos d’une des pages les plus intéressantes expo-
sées à Bruges l’été dernier. Il s’agit de la précieuse peinture attribuée à Jau
van Eyck et représentant Les Saintes Femmes au tombeau du Christ, œuvre faisant
partie de la collection de sir Frédéric Cook, à Richmond1.

M. Weale, on le sait, voit dans cette page une production d’Hubert van Eyck.
Tout le monde se rappelle le remarquable panorama de Jérusalem se dérou-
lant au fond du tableau. Ce n’est pas là un des moindres éléments d’intérêt de
cette peinture certainement très spéciale, très en dehors de ce que nous montre
l’école flamande du xve siècle. 11 résulte des observations et des recherches d’un
critique anglais bien connu, sir Martin Conway, que la vue de Jérusalem serait
fidèlement reproduite d’après nature, ce que semble démontrer, au surplus, la

1. Y. reprod. hors texte dans la Gazette du 1er août 1902, p. 96.
 
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