Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0469
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
CORRESPONDANCE DE RELGIQUE

429

planche du voyage de Breydenbach en Terre Sainte. Le peintre, que sir Martin
Conway suppose être Hubert van Eyck, s’est préoccupé du moment précis de la
scène, c’est-à-dire l’aurore. La mosquée d’Omar et le reste de la ville sont encore
plongés dans l’ombre, mais déjà la lumière dore les tours dressées sur les col-
lines. Seulement la vue est prise un peu plus au nord, ou plutôt au nord-ouest,
de la cité sainte que celle de Breydenbach. Faute de place sans doute, selon sir
M. Conway, le peintre a omis certaines constructions, faussé quelque peu la
perspective, mais la vue y est. «Hubert» vau Eyck a pu, certes, se servir d’études
d’autrui; sir Martin en doute pourtant. Il lui semble probable que le peintre fit
le voyage de Terre Sainte, si fréquent au moyen âge. Ainsi s’expliqueraient bien
des choses, notamment la flore orientale de la partie inférieure de Y Adoration
de VAgneau et la vue très exacte d’Assise, signalée par moi-même dans le fond
du Saint François du musée de Turin. L’on sait que ce tableau, ou plutôt sa
répétition réduite, aujourd’hui à Philadelphie, est donné par M. Weale à Hubert
van Eyck. Le même savant révoque en doute qu’LIubert soit allé à Jérusalem
J’ajouterai qu’Anselme Adorne, le possesseur des deux éditions du Saint Fran-
çois, les dit l'une et l’autre de Jan, et non d’Hubert.

Sir Martin Conway veut bien aussi me faire connaître que le Dr Ginsburg a
récemment déchiffré l’inscription en caractères hébraïques de la bordure des dra-
peries des Saintes Femmes du tableau de sir Frédéric Cook. Cette inscription
se lit : Au pays d’Israël, en l’an... Par une fatalité, la date manque, comme
manque le nom du peintre sur la peinture de Flémalle, datée de 1438, du musée
du Prado.

Au moment de fermer ma lettre, je reçois de M. Alfred Marks, de Londres,
une série de notes nouvelles relatives aux frères van Eyck. Le critique anglais
présume que les deux frères travaillèrent en commun à diverses œuvres, se fon-
dant pour cela sur l’assertion même de van Mander. Une remarque faite par
l’auteur mérite d’être signalée ici. Dans diverses peintures : les Ermites du
retable de Gand; les Saintes Femmes au tombeau-, le Saint François, de Turin; la
Madone du chancelier Rolin, à Paris ; la Vierge au Chartreux, de la collection
Gustave de Rothschild; la Sainte Barbe du musée d’Anvers, l’on voit dans le ciel
un vol d’oiseaux réparti sur deux lignes convergentes. Selon M. Marks, ce serait
là une sorte de signature de Jan van Eyck. Quant à Hubert, ses travaux indépen-
dants consisteraient, en grande partie, en miniatures, conformément à la thèse
de M. Paul Durrieu exposée récemment ici même. M. Weale, dans 1 e Burlington
Magazine, attribue maintenant à Hubert, le beau portrait d’homme, de Her-
mannstadt, lequel fut également exposé à Bruges.

HENRI HYUANS
 
Annotationen