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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 6
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Roche, Denis: Dmitri-Grigorévitch Lévitski, 1: un portraitiste petit-russien au temps de Catherine II
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0542
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DMITRI-GRIGORÉVITCH LÉYITSKI

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pour peindre un plafond au palais impérial, il fut désigné par
Ivan Chouvalov pour être professeur à la Faculté des Beaux-Arts
que le favori d’Elisabeth Ire voulait adjoindre à FUniversité de Moscou
qu’il venait de faire fonder. Lévitski, selon la tradition, devait être
un des élèves de cette Faculté; mais le projet de Chouvalov ne fut
point réalisé. Antropov, élevé par le Saint Synode à une sorte de
surintendance de la peinture d’icones, revint à Pétersbourg où il
ouvrit une école de peinture en 1761. A cette date, son disciple de Kiev
se trouve aussi à Pétersbourg. Peut-être y était-il arrivé un peu avant.

En 1 758, Elisabeth qui, cette même année et l’année précédente,
avait fait venir Tocqué en Russie pour la peindre, décida la réorga-
nisation de l’Académie des Beaux-Arts de Pétersbourg, fort négligée
depuis la mort de Pierre le Grand. Elle se fit envoyer quarante
étudiants de l’Université de Moscou, « les plus capables pour l’étude
des arts, et appela de l’étranger plusieurs maîtres pour le dessin,
la peinture, la sculpture et l’architecture h » Joseph le Lorrain, engagé
avec Cuvilier, y professa la perspective et devint directeur de l’Aca-
démie. Mais il mourut peu de temps après son arrivée, le 24 mars
17592, et Lagrenée l’aîné lui succéda. Les dates du séjour de
Lagrenée en Russie et la cause qui y mit fin sont si inexactement
rapportées un peu partout qu’il n’est pas superflu de transcrire un
passage de F « état de ses tableaux », dressé par le peintre, que
les Goncourt ont publié 3. « Je suis parti pour la Russie mandé par
l’impératrice Elisabeth, écrit Lagrenée, le 27 septembre 1756 [faute
d’impression pour 1759 : dans une note, page 354, les Goncourt eux-
mêmes parlent des « deux années de séjour de Lagrenée »] et suis
revenu le 27 avril 1762 à cause de la mort de l’impératrice. » On
ne sait si aux premiers temps de son arrivée à Pétersbourg, Lévitski
ne demeura pas sous la tulelle d’Antropov; aucun document ne le
montre non plus immatriculé à l’Académie. 11 est établi seulement
qu’il suivit les cours de Lagrenée.

M. Gorlenko pense que le peintre français, allégoriste maigre,
il est vrai, plutôt que portraitiste, ne dut pas avoir une grande

1. H. de Riemers (cité par Dussieux dans les Artistes français à l’étranger,
p. 545) : L’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg depuis son origine jusqu’à
Alexandre Ier en 1807.

2. On sait qu’il avait emmené avec lui Moreau le jeune, alôrs âgé de 17 ans,
qui enseigna le dessin à l’Académie et rentra en France à la mort de son maître.
Leprince, présenté à la cour en 1757, demeura cinq années en Russie où il fit, en
plus de ses travaux, de curieuses études.

3. Portraits intimes du xvme siècle. Paris, Charpentier, p. 335.

XXIX. — 3° PÉRIODE.

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