NOUVELLES RECHERCHES SUR BERNARDINO LUINI 191
Ainsi, en juillet 1532, Luini était mort, suivant l’autorité, sans
doute irréfragable, de ce texte. Mais d'autre part, Defendente Sacchi
publiait autrefois, et assez peu correctement, des pièces originales
où l’on voit ceci : « Item, en l’année 1533, par Messire André Pocho-
bello, compté à M. Bernardin de Luyno, peintre, pour solde de son
ouvrage de la Passion, L. 50 L »
Ce texte vient des livres conventuels. Il est à peu près sûr qu’il
fourmillait d’erreurs. Mais les livres du couvent sont peut-être,
suivant une ingénieuse conjecture de M. Motta, chez le général des
Frères Mineurs de l’Observance, à Rome. Tant qu’un moine érudit ne
les aura pas vérifiés, le doute et le débat subsistent. Car un docu-
ment vaut un autre document, jusqu’à vérification sur l’original.
Et si, comme c’est possible, les originaux se contredisent, que faire?
Aulre difficulté. Les papiers de l’érudit Calvi, qui préparait une
biographie de Luini2,contiennent la note suivante : « Selon les ren-
Luyno ». A'oici le texte latin du document : « Die suprasetipto [1 mensis Julli.j
1332] exliimius artium et medicine doctor dominus Magister Franciscus Camutius
de Lugano et ego Dominicus Carnevalius notarius Lugani ambo fabricerij et agen-
tes nomine fabrice ecclesie sancte Marie Angelorum Lugani xiomine et vice pre-
fate fabrice fuimus et suraus contenti et omni occasione remota récépissé
etc. a domino Andrea fd. qdm. do mini Antonij de Pocobelis de Lugano présente
libras centum tertiolorum ibidem realiter numerate (sic) que sunt pro parte solu-
lionis legati facli per nunc qdm. dom. Bartholomeum de Lacliu de Lugano prefate
fabrice in ejus ultimo testamento per cum condito, rogato per dom. Joli. Petrum
de Salla nolarium publicum Lugani anno etc. et qui denarij numerati fuernnt
ipsi domino Andree seu depositati fuerunt actenus penes eum per agentes no-
mine comunis et hominum de Lamone super fletis debilis per dictum comunem
et liomines de Lamone Falconecto tilio et beredi in solidum suprascripti dom.
Bartbolamœi (sic) de Lacliu et quas libras cenlum tertiolorum de quibus supra
dedimus ei numeravimus ibidem personaliter Evangéliste filio quondam magis-
tri Bernardini de Luyno olim pic.toris super mercede et salario ipsius quondam
Magistri Bernardini depingendi passionem domini nostri Jhesu Christi in ipsa
Ecclesia sancte Marie Angelorum. In quorum vero confessione, etc. Aclum Lugani
in contrada de giochario ad balconum domus liabitalionis suprascripti domini
Andreæ Pocobeli, testes rogali Mag1' Dominicus fll. qdm Michælis de Musgieto de
Breno, Antonius til. qdm Pedrazoli Tessie de Cadempino et l.eonardus dictus lloli-
mus de Biogio fil. qdm Bernardini. Et pro notarijs Eilipinus fil. qdm Dominici de
Somazo de Lugano et Johanne fil. Johannis de Biogio omnes noti. »
M. Motta fait suivre l’étude du document de considérations ingénieuses sur les
lils de Luini. L’aîné.serait Evangelista.
1. Def. Sacchi, lconografia italiana degli uomini e dette donne celebri, t. I,
Milan, 1836-1838, réimprimé deux fois , cité partout. (V. Gazette des Beaux-Arts,
toc. cit.)
2. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXIII, p. 27-28, note. J ai dû ce ren-
seignement aux dossiers recueillis par MM. Bcltrami et Motta et qu ils m ont obli-
geamment confiés.
Ainsi, en juillet 1532, Luini était mort, suivant l’autorité, sans
doute irréfragable, de ce texte. Mais d'autre part, Defendente Sacchi
publiait autrefois, et assez peu correctement, des pièces originales
où l’on voit ceci : « Item, en l’année 1533, par Messire André Pocho-
bello, compté à M. Bernardin de Luyno, peintre, pour solde de son
ouvrage de la Passion, L. 50 L »
Ce texte vient des livres conventuels. Il est à peu près sûr qu’il
fourmillait d’erreurs. Mais les livres du couvent sont peut-être,
suivant une ingénieuse conjecture de M. Motta, chez le général des
Frères Mineurs de l’Observance, à Rome. Tant qu’un moine érudit ne
les aura pas vérifiés, le doute et le débat subsistent. Car un docu-
ment vaut un autre document, jusqu’à vérification sur l’original.
Et si, comme c’est possible, les originaux se contredisent, que faire?
Aulre difficulté. Les papiers de l’érudit Calvi, qui préparait une
biographie de Luini2,contiennent la note suivante : « Selon les ren-
Luyno ». A'oici le texte latin du document : « Die suprasetipto [1 mensis Julli.j
1332] exliimius artium et medicine doctor dominus Magister Franciscus Camutius
de Lugano et ego Dominicus Carnevalius notarius Lugani ambo fabricerij et agen-
tes nomine fabrice ecclesie sancte Marie Angelorum Lugani xiomine et vice pre-
fate fabrice fuimus et suraus contenti et omni occasione remota récépissé
etc. a domino Andrea fd. qdm. do mini Antonij de Pocobelis de Lugano présente
libras centum tertiolorum ibidem realiter numerate (sic) que sunt pro parte solu-
lionis legati facli per nunc qdm. dom. Bartholomeum de Lacliu de Lugano prefate
fabrice in ejus ultimo testamento per cum condito, rogato per dom. Joli. Petrum
de Salla nolarium publicum Lugani anno etc. et qui denarij numerati fuernnt
ipsi domino Andree seu depositati fuerunt actenus penes eum per agentes no-
mine comunis et hominum de Lamone super fletis debilis per dictum comunem
et liomines de Lamone Falconecto tilio et beredi in solidum suprascripti dom.
Bartbolamœi (sic) de Lacliu et quas libras cenlum tertiolorum de quibus supra
dedimus ei numeravimus ibidem personaliter Evangéliste filio quondam magis-
tri Bernardini de Luyno olim pic.toris super mercede et salario ipsius quondam
Magistri Bernardini depingendi passionem domini nostri Jhesu Christi in ipsa
Ecclesia sancte Marie Angelorum. In quorum vero confessione, etc. Aclum Lugani
in contrada de giochario ad balconum domus liabitalionis suprascripti domini
Andreæ Pocobeli, testes rogali Mag1' Dominicus fll. qdm Michælis de Musgieto de
Breno, Antonius til. qdm Pedrazoli Tessie de Cadempino et l.eonardus dictus lloli-
mus de Biogio fil. qdm Bernardini. Et pro notarijs Eilipinus fil. qdm Dominici de
Somazo de Lugano et Johanne fil. Johannis de Biogio omnes noti. »
M. Motta fait suivre l’étude du document de considérations ingénieuses sur les
lils de Luini. L’aîné.serait Evangelista.
1. Def. Sacchi, lconografia italiana degli uomini e dette donne celebri, t. I,
Milan, 1836-1838, réimprimé deux fois , cité partout. (V. Gazette des Beaux-Arts,
toc. cit.)
2. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXIII, p. 27-28, note. J ai dû ce ren-
seignement aux dossiers recueillis par MM. Bcltrami et Motta et qu ils m ont obli-
geamment confiés.