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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 31.1904

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Nr. 2
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Cruttwell, Maud: Girolamo Della Robbia et ses œuvres, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24813#0166
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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mais comme une partie intégrale de la construction elle-même,
l’artiste ouvrit une nouvelle voie, ou, du moins, développa d'une
façon inventive et hardie l'idée première de son art. Giovanni,
dans sa jeunesse, se montra, certes, assez original et inventif
dans son charmant lavabo de S. Maria Novella; mais Giovanni, à
l’époque de Ja frise, n’était plus jeune et approchait déjà de sa fin.
Un fait encore plus important à l’appui de cette attribution à Giro-
larno est que cette nouvelle invention trouva son développement
logique dans les décors du château de Madrid. L’idée de faire un
bâtiment entièrement incrusté d’émaux brillamment coloriés a
sûrement eu son origine dans le même cerveau qui conçut la gran-
diose ornementation de cette façade. Si Girolamo, le plus jeune des
délia Robhia, n’avait rien produit d’original, mais avait été tout
simplement un des nombreux artisans de la bottega, comment
expliquer le fait qu’il fut choisi pour un posle aussi important que
celui de sculpteur et émailleur du roi François Ier? D’un autre côté,
s’il avait acquis une certaine célébrité comme le dessinateur
et l’inventeur de la frise de l’hôpital du Ceppo, le choix fait par les
envoyés du roi se trouverait expliqué. 11 n’était pas difficile de
persuader an artiste de laisser inachevée une œuvre comparative-
ment insignifiante pour accepter la position avantageuse qu’on lui
offrait au service d’un mécène aussi renommé que le roi.

Voilà pour les raisons tirées des circonstances, à l’appui de
F attribution à Girolamo de la frise de l’hôpital. L’évidence de la
sculpture elle-même, comparée avec la seule œuvre de Girolamo
reconnue comme authentique ■— la statue de l’Ecole des Beaux-
Arts — nous offre des preuves plus convaincantes.

Dans la décoration de la façade, le travail de trois sculpteurs
différents se distingue facilement, sans tenir compte du tympan
représentant le Couronnement de la Vierge, au-dessus de la porte .
de côté, reconnue pour être l’œuvre de Benedetto Buglioni, exécutée
en 1510b

Les trois médaillons me semblent bien trop faibles et vulgaires
pour permettre qu’on les attribue, ainsi que font la plupart des cri-
tiques, à Giovanni. Comme sentiment stupide et manque d’habileté
dans l’exécution, il serait difficile de trouver, même dans les der-
nières œuvres de l’atelier, un pendant aux Anges qui supportent la

l'atelier — moururent de la peste en 1527 (Vasari, II, 182), ce qui est une raison
de plus de croire à la désorganisation de l’établissement.

1. Milanesi (Vasari, II, 184, note 1).
 
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