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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Ritter, William: La IXe exposition internationale des beaux-arts: correspondance de Munich
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CORRESPONDANCE DE MUNICH

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M. Munkaczy valait mieux comme peintre réaliste que comme peintre religieux,
et des portraits récents de M. Laszlo qui démontrent que les leçons de Leubach
ne sont point perdues. Et l’étonnement de constater combien peu l’école hon-
groise se doute de la possibilité de tirer de fortes œuvres d’art du paysage et de
la vie populaire de la puszta. 11 faudrait pourtant aller voir aux sections tchèques
et polonaises ce que aux frontières magyares trouvent à raconter M. Uprka, le
Slovaque, ou M. Léon Wyczolkowski. On peut suivre le bon exemple même des
nationalités qu’on méprise et qu’on opprime.

Roumanie. — Un coin de boulevard buearestois en hiver, et un aspect de ter-
rain verdoyant avec une fleur jaune au premier plan, de M. Àrtachino, sont deux
menues, très menues, mais exactes, très exactes notations du tous-les-jours du
décor roumain. Un intérieur d’église, Curtea d’Argèche, croyons-nous, de M. Grant,
et sa petite tête de paysanne bretonne, démontrent une finesse de sensibilité
visuelle et une souplesse de main qui promettent un vrai peintre.Tous ces jeunes
gens, du reste, ont plus de distinction que de poigne, d’observation que d’au-
dace : M. Popesco, qui va, lui aussi, en Bretagne comme M. Steriadi, qui revient
de Paris. Le berger roumain de M. Strambulesco ne fait pas oublier celui du
Verful eu clor de M. Mirea, voici quelque vingt ans; mais la perle de cette petite
salle est un intérieur exquis, coussins orientaux, jeune femme et bibelots japo-
nais, de M. Kimon Longhi. Un M. Petrasco est allé refaire en plus grand à Vitré
certaines pochades célèbres de Grigoresco comme si ce n’était pas assez de tant
tenir du maître sans encore retourner à cinq cents lieues copier textuellement
ses motifs par les mêmes effets.

La Belgique vaut surtout à nos yeux par le portrait maquillé d’une femme de
peu de M. Henri Thomas et par l’étrange Jésus dans une chaumière d’ouvriers de
M. Jakob Smits. Et puis un plein soleil éclabousse d’or ici les blés sur pied,
ailleurs, les javelles d’une vaste plaine, de M. Emile Claus. Et nous voyons aussi
les points de départ dans la peinture de la statuaire de Constantin Meunier. Et
tant de choses bonnes et estimables devant lesquelles il faut, hélas! passer.

La Hollande, cette année, c’est surtout MM.Toorop et Marins Bauer, l’un avec
des coins de dunes pointillistes, l’autre avec de superbes et sombres évocations
de l’Orient musulman et de l’Inde des rajahs. Et puis, il y a toujours les pointes
sèches, Venises de rêve ou mers du Nord en fureur, de M. Storm van ’s Grave-
sande.

Le Danemark, c’est un portraitiste austère et morne, M. N. V. Dorplr, et un
statuaire d’un rare sentiment de la beauté de l'éphèbe dans les sports modernes :
M. L. C. Mortenson.

En Suède, il faut se détourner du grand Eros rose de M. Kronberg pour
aimer les nuages houleux sur des landes dramatiques de M. Olof Arborelius,
les reflets de falaise incandescente dans l’eau clapoteuse de M.Gottfried Kalste-
nius, et les jeux de garçonnets, — peinture étrangement mêlée de crayon, — de
M. Gunnar Hallstrom. Et encore et encore, tant de choses qu’il faut omettre...

Je ne sais si ces quelques notes cursives peuvent donner une suffisante idée
du tohu-bohu régnant dans une telle exposition. Ses portes fermées sur plus de
quatre-vingt mille entrées, si, fermant les yeux après tant de visites, nous y son-
geons, une seule section nous reste à l’esprit comme nous ayant apporté une
révélation : la polonaise; une autre comme ayant progressé et évolué d’une

xxxv.

3e PÉRIODE.

il
 
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