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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Gabillot, Cyrille: Les trois Drouais, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0183

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LES TROIS DROUAIS

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copie est en pied et les portraits en Flore sont des bustes. Je reviens
maintenant à l’Exposition de 1771.

Avec le portrait de la favorite, Drouais présentait ceux de la
Comtesse de Provence, du Comte de Clermont, et plusieurs autres
sous le même numéro. Le comte de Provence (depuis Louis XVIII)
venait d’être marié, cette année même, à Marie-Joséphine-Louise
de Savoie. Le public ne connaissait pas encore la nouvelle princesse,
et son portrait fut très regardé. Beaucoup la prenaient pour Marie-
Antoinette, la nouvelle dauphine.

Ce portrait de la comtesse de Provence, sur toile ovale de 2 pieds
2 pouces sur 2 pieds 9 pouces, et celui du comte de Clermont, sur
toile de 7 pieds 2 pouces sur b pieds 3 pouces, furent généralement
loués. Voici ce qu’en dirent Diderot et Mayrobert :

Diderot :

Portrait de la comtesse de Provence. — Il est d’une touche facile et res-
semble bien. Bien de la tête et du buste, mauvais bras, main dans la
poche. Il y a bien de la craie dans tout cela.

M. de Clermont. — Droit, bien sur les pieds, très détaché du fond qui
n’est pourtant pas noir. Vigoureusement peint. Broderie lourde et mate
parce qu’elle est monotone. Il fallait toucher ces bottines d’humeur, et
ces chausses et ces vêtements. Avec tout cela, très à louer.

Mayrobert :

M. Drouais a beaucoup mieux réussi le portrait en ovale de M'ne la
comtesse de Provence. Cette princesse est peinte tenant une rose à la
main. On la trouve très ressemblante; elle a un air d’affabilité qui plaît à
tout le monde. Le peuple, qui n’a pas eu le bonheur de la voir encore, se
fait, dès l’entrée, indiquer l’endroit où il la trouvera et ne se lasse point
de la considérer1.

Raphaël le jeune remarque, à propos de la comtesse de Provence,
que « cette main que le peintre lui fait mettre dans la poche, n’est
pas une invention bien brillante et bien relevée ».

Cette année-là, Drouais exécuta aussi le portrait du comte de Pro-
vence en habit de cour, gravé par Cathelin. L’année précédente, il

faite pour le landgrave de Hesse, qui avait épousé une princesse Troubetzkoï;
mais il peut être aussi l’un des deux autres exemplaires, car on sait que les
Russes ont fait de nombreuses acquisitions en France pendant la Révolution. —
Voir plus loin la copie Beaujon dans l’état des sommes dues à l’artiste après sa
mort.

1. Le portrait de la comtesse de Provence a été gravé par plusieurs graveurs
avec ou sans la rose, par Hubert, par Dupin, par Schythe, par Cathelin : on en
trouve aussi une gravure anglaise assez mauvaise.

XXXV. — 3e PÉRIODE.
 
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