Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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avait peint celui de Armand-Jérôme Bignon, prévost des marchands,
gravé par ïngouf1.

Dronais consacra ses deux derniers Salons principalement à la
famille royale. En 1773, il présente les portraits du roi, de la dau-
phine et de la comtesse de Provence; ces trois tableaux, sur toiles
ovales, devaient orner le cabinet du roi à Choisy.

Louis XV est en habit rouge, brodé, le tricorne sous le bras; ce
portrait, le dernier qu’on ait fait du monarque, est signé et daté :
Dronais, aoust 1773. On peut le voir au musée de Versailles. Le
portrait de Marie-Antoinette dauphine, en Idébé, est au Musée Condé,
à Chantilly; il est signé et daté sur la coupe : Dronais, 1773. Il a été
acquis par le duc d’Aumale à la vente de la collection Lenoir. C’est
un de ceux où Drouais montre le mieux ses qualités de peintre de
femmes. Une copie du portrait de la comtesse de Provence, en Diane,
est au musée de Versailles2.

A\ me ces trois tableaux, Drouais donnait un nouveau portrait de
la comtesse Du Barry, toujours en Flore, tenant cette fois une guir-
lande de fleurs à la main ; un autre encore du feu comte de Clermont,
et plusieurs autres sous le même numéro, parmi lesquels celui du
jeune fils du duc de Cossé, en costume de Cent-Suisses.

Diderot voyageait cette année-là en Russie, et sa critique nous
fait défaut; maisPidansat de Mayrobert maltraite longuement notre
peintre :

A côté de ce portrait, se présente celui de feu V. le comte de Clermont,

1. En 1772, Drouais peignit quatre portraits appparlenant à M. le marquis
de Frotté, dont deux très bons, celui de Mmc d’Angot et celui de Moulin de la
Racinière, signés et datés.

2. Drouais exécuta une copie du portrait du roi, l’année suivante, pour le
marquis de Montucla, comme le montre une lettre de Pierre, premier peintre, à
d’Angiviller, du 27 juin 1774 : « M. Drouais vous supplie de faire connaître vos
intentions sur le payement d’un portrait du feu Roy qu'il a fait depuis du temps
par ordre de Sa Majesté. Ce portrait a été donné à M. le marquis et Mrae la mar-
quise de Montucla. » (F. Engerand, ouvrage cité précédemment.)

Les deux portraits de la dauphine et de la comtesse de Provence furent payés
à Drouais 2 000 livres chacun; on le voit par un mémoire présenté par Drouais,
en 1773, et acquitté par sa veuve seulement en 1779 :

1773. — M. Drouais. Un mémoire de deux tableaux :

1° Le portrait de Mme la Dauphine, peinte en Ilébé, à mi-corps, avec deux mains. —
2° Celui de Mrae la comtesse de Provence, sous le vêtement de Diane. Ces deux portraits

sont en ovale de trois pieds dans le grand diamètre. Us sont faits et livrés. estimés

ensemble 4 000 livres.

(Arein Nat., O1 1921 a.)