Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

LES TROIS DROUAIS

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aussi en pied. Les yeux le contemplent avec intérêt, et je les ai vus
mouillés de pleurs à plus d’un patriote L 11 est d’ailleurs d’une ressem-
blance parfaite, à la taille près, un peu trop grande, à moins que l’auteur
n’ait voulu caractériser par là combien ce prince s'était élevé au-dessus de
lui-même dans ses derniers moments. C’est le chef-d’œuvre deM. Drouais,
qui a échoué absolument dans le portrait du Roy, trop flatté, trop rajeuni,
dont il a rétréci les yeux et qu’il a dégradé par une position peu spiri-
tuelle ; dans celui de Mme la Dauphine peinte en Hébé, de Mme la comtesse
de Provence peinte en Diane ; ces deux derniers portraits n’ont aucun relief
et les étoffes ne font aucune illusion. 11 a raté encore une fois celui de
Mme Dubarry, qu’il nous présente aujourd’hui sous les attributs d’une

ÉTUDE D’AIGLE POUR LE PORTRAIT DE MARIE-ANTOINETTE EN GÉRÉ
DESSIN PAR FRANÇOIS-HUBERT DROUAIS
(Collection de M. Paul Goupil.'

Flore flétrie et presque fanée. Il lui a donné un regard plus propre à
exciter la compassion que le désir. Mais au-dessus de celle-ci est un
bambin caricature dans le genre de M. Drouais et où il réussit aisément ;
c’est le Cent-Suisses Jules ; on appelle ainsi le fils du duc de Cossé, que ce
seigneur a fait recevoir à un an dans la compagnie des Cent-Suisses dont
il est colonel.

Une petite brochure de critique anonyme : Eloge des tableaux
exposés au Louvre, nous apprend que Mme du Barry tenait une guir-
lande de fleurs à la main et que parmi les portraits de Drouais sous 1

1. Le comte de Clermont était devenu très populaire, ayant pris parti contre
Maupeou et le roi, dans l’affaire du Parlement. 11 était l’oncle du prince de
Condé et l’un de ses deux portraits, par Drouais, appartenait auprince de Condé*
qui l’avait fait placer à Chantilly.