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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0191

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BIBLIOGRAPHIE

RUYSDAEL, par Georges Riat1.

'auteur de cette remarquable étude sur Ruysdael n’aura pas
eu la joie de la voir imprimée : le 23 juillet dernier, Georges

Riat mourait en pleine maturité, à l’àge de 39 ans. De sa bonté,
/j) de sa délicatesse morale, en même temps que de son amour pas-
sionné pour la nature Riat venait, quelques mois auparavant,

de donner la mesure dans un charmant récit : Le Village endormi, publié par
le Temps. C’étaient là autant d’affinités avec Ruysdael et qui le désignaient pour
écrire sa monographie. De bonne heure, il s’était senti attiré vers le grand
paysagiste. 11 aimait ses œuvres et visitait toutes les collections où il pouvait en
rencontrer. Quand, pour les mieux connaître, il était allé eu Hollande, la nature
les lui avait fait admirer plus encore. Après ce que les musées et les livres lui
avaient déjà appris sur le maître, il avait voulu suivre sa trace dans son pays,
surtout dans cette campagne de Harlem à laquelle Ruysdael a dû ses plus hautes
inspirations. Il y retrouvait les motifs de quelques-uns de ses chefs-d’œuvre. Du
haut des dunes amoncelées, il avait vu, poussée par le vent qui souffle du large,
la troupe mobile des nuages se former ou se dissiper tour à tour, et la mer limo-
neuse battre ses rivages; ou bien, en se retournant vers la plaine, la Hollande
presque tout entière s’était offerte à lui comme en raccourci, avec ses immenses
étendues de bois, de prairies, avec ses nappes d’eau miroitant au soleil, avec ses
villages et ses villes échelonnés dans l’espace et, à ses pieds, Harlem lui-même,
et le clocher de Saint-Bavon, si souvent reproduit par l’artiste. Dans ses plus
humbles coins, comme dans ses aspects les plus grandioses, il reconnaissait cette
contrée très particulière que J. Ruysdael a peinte avec autant de vérité que
de poésie, partout logique, façonnée en quelque sorte par les forces toujours
agissantes, parfois terribles, dont elle subit les assauts, ceux de la mer qui menace
ses plaines basses, ceux du vent qui disperse les sables mouvants, secoue et
courbe les arbres et imprime à toute cette nature un caractère de lutte, d’éner-
gique résistance ou de mélancolique abandon. On dirait que dans un de ses

1. Paris, II. Laurens, 1903. Un vol. in-8u, 124 p. àv. 28 grav. (Collection des Grands
Arlistes).
 
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