Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

LE RETABLE DE BEAUNE

(deuxième et dernier article1)

Le temps du sentiment pur,
en critique d’art, est passé. Tout
comme dans les autres branches
de la science, son histoire main-
tenant doit suivre des règles pré-
cises. 11 en est une rigoureuse,
primordiale : n'accepter aucune
opinion sans l’avoir minutieuse-
ment contrôlée; c’est la hase
même de l’étude des sciences
exactes. En me faisant l’honneur
de diriger mes travaux sur Y His-
toire de la Science dans /’Anti-
quité, M. Berthelot m’en a montré
toute l’importance; c’est donc
grâce à sa méthode de travail, et
je veux l’en remercier ici bien
sincèrement, que je dois d’avoir lu les signatures des Primitifs,
quand tous prétendaient que « les grands artistes du moyen âge
avaient voulu mourir dans l’anonymat d’une gloire commune »2.

Un monument comme celui de Beaune doit être examiné à un
triple point de vue : historique et iconographique; technique et phy-
siologique; paléographique, enfin, quand il contient des inscriptions.

Les volets extérieurs du retable vont tout d’abord nous donner
des renseignements précis.

Les donateurs qui y sont représentés sont, d’après les pièces
d’archives, d’après l’inventaire de 1501, d’après leurs armoiries,

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 1906, t. I, p. 21.

2. Voir ma communication à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres du
23 juin 1903, dans Y Ami des monuments, 1903, p. 170.

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