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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Gabillot, Cyrille: Les trois Drouais, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0186

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172

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

le même numéro 82, se trouvait celui d’un notaire très connu. Cette
critique est faite sous la forme d’un dialogue entre un abbé et un
lord.

Ce sont encore des portraits de la famille royale que Drouais
expose à son dernier Salon, celui de 1775. Il y présente le portrait
de Monsieur (le comte de Provence), ceux de la Comtesse cl’Artois,
de Mme Cio tilde, princesse de Piémont (qu’il avait déjà faite enfant),
et de Mademoiselle (la fille du prince de Condé) et plusieurs portraits
sous le même numéro. Les quatre premiers tableaux sont décrits
par Mayrobert dans les Mémoires de Bachaumont :

M. Drouais se signale par quatre portraits de la famille royale. Celui
de Monsieur est de la plus grande espèce. Le prince y est représenté en
pied, en habit de l’ordre du Saint-Esprit. C’est un tableau d'apparat
donné par S. A. R. à la ville d’Angers \ capitale de son apanage. Elle a
devant elle les privilèges de la province qu’elle semble promettre de
défendre. On critique la figure poupine d’un prince sage, dont ces qualités
forment le caractère de tête distinctif. Les étoffes de son vêtement sont
raides et sans grâce; elles n’ont pas dans leurs plis cette souplesse, cette
facilité de la nature. La ressemblance de Mmc la Comtesse d'Artois, en habit
de cour, est plus exacte ; on y retrouve l’air triste et pensif de la prin-
cesse. Mais on ne peut reconnaître sous la figure boudeuse de Mmr Clotilde,
princesse de Piémont, pinçant de la guitare, les grâces, l’aménité, la
bienfaisance identifiées avec elle dès son enfance. Et Mademoiselle1 2, malgré
la beauté tendre et naïve que l’artiste a imprimée sur sa physionomie,
est encore plus aimable et plus séduisante. Ses mamelons sont comme
cloués, et sa table, en terme d’anatomie, ne commence pas insensiblement

1. Mayrobert commet-il ici une erreur ou est-ce Mmc Drouais'? D’après le
mémoire des sommes dues à l’artiste, la ville d’Angers n’aurait eu qu’une copie.
Si l’original est celui de Versailles, ce n’est pas un des bons Drouais.

2. La princesse Louise de Condé, fille du prince; elle avait été destinée un
moment au comte d’Artois. Le mémoire de Drouais concernant ce portrait et
celui de Mmc de Vermandois, tante du prince, est conservé aux archives de
Chantilly :

Mémoire des ouvrages de peinture commandés par S. A. S. à Drouais, peintre du Roy,
premier peintre de Monsieur et de Madame, en 1775 :

livres

Le portrait de Mademoiselle sur une forme ovale, pour être placée dans la chambre

à coucher de Monseigneur.600

Pour frais de voiture, pour s’être transporté plusieurs fois à Vanves. 48

Pour une copie du portrait de Mmo de Vermandois, sur une forme ronde pour la

chambre à coucher de Monseigneur.240

888

Quittance de cette somme est donnée, le 4 juin 1776, par Anne-Françoise Doré,
veuve Drouais.
 
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