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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0545

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

cée par des rivaux. Les questions de costume sont traitées avec abondance; plus
rapidement celles des arts industriels, sur lesquelles existent des livres: spéciaux.

Un chapitre relatif à la culture générale des Vénitiens au moyen âge et jus-
qu’à la fin du xve siècle marque bien la place de l’illustre cité dans l’histoire
intellectuelle du monde. Dès le trecento, Venise tenait avec Florence la tête des
cités savantes de Tltalie, et ce n’est pas en vain que Pétrarque y comptait des
amitiés comme celles du doge Andrea Dandolo et du grand chancelier Benin-
tendi, qu’il s’y fixait pendant plusieurs années et léguait, par acte solennel, ses
livres à la basilique de Saint-Marc. La fondation de la bibliothèque Marcienne
par le cardinal Bessarion donnait aux études nouvelles assez d’essor pour que
Venise jouât un rôle exceptionnel dans les débuts de l’art typographique.

L’illustration de l’ouvrage est d’une richesse extraordinaire, et un grand
nombre des objets et documents reproduits, d’après les séries du Fondaco de’
Turchi et les collections italiennes et étrangères, sont présentés en gravure pour
la première fois. Un usage vraiment heureux a été fait de détails isolés dans
certains tableaux. Tel morceau détaché d’une toile connue de Gentile Bellini,
de Carpaccio, de Liberale da Verona, qui passe inaperçu dans la composition
générale, prend ainsi un intérêt documentaire tout à fait inattendu.

Un choix de pièces d’archives et un index remarquablement construit ajou-
tent, pour les érudits, une valeur particulière à ceLte édition que son élégance
destine au plaisir des yeux. M. Molmenti a rencontré chez M. Gaffuri et les
artistes de l’Institut des Arts graphiques de Bergame des collaborateurs précieux,
visiblement étrangers à toute recherche du succès banal; l’auteur me repro-
cherait de les oublier dans le remerciement que nous lui devons, pour le nou-
veau service rendu en commun par eux à l’art et à la science.

P . DE NOLHAC
 
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