LES RÉCENTES ACQUISITIONS DU LOUVRE
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taux, qui nous en avait signalé la présence à Yitoria, dans les
Provinces basques, qu’elle put être heureusement conquise par
M. Jean Guiffrey, au cours d’une mission en Espagne et rapportée
par lui au Louvre. Tille provient originairement des environs de
Soria (Vieille-Castille), et semble un type relativement assez rare
de l’art castillan de la première moitié ou du milieu du xve siècle.
Pénétrée au plus haut point des formules en quelque sorte inter-
nationales, si à la mode de la fin du xiv° siècle au début du
xv°, qu’on soit à Vérone, à Cologne, à Paris ou à Dijon, et que
LE DÉGUSTATEUR, PAR P H I L I P P E M E R C I E R
(Musée du Louvre.)
les miniatures, notamment, répandirent abondamment, — mé-
lange de raffinement et d’élégance dans la sentimentalité tendre,
qui va parfois jusqu’aux excès de la grâce doucereuse et aux mi-
nauderies du maniérisme, — elle a tout l’air pourtant, dans un
pays retardataire, d’en être surtout le témoignage tardif. Telle page
des Heures de Turin, par exemple, datant de l’époque même du duc
Jean de Berry, et où il nous apparaît en prières devant la Vierge ',
n’est pas sans offrir, pour l’arrangement général autant que pour
les détails mêmes de pose de la mère ou de l’enfant, comme un pro-
1. Heures de Turin, publiées par le Ctc Paul Durrieu. Paris, 1902, in-fol.
(pi. XLIV),
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taux, qui nous en avait signalé la présence à Yitoria, dans les
Provinces basques, qu’elle put être heureusement conquise par
M. Jean Guiffrey, au cours d’une mission en Espagne et rapportée
par lui au Louvre. Tille provient originairement des environs de
Soria (Vieille-Castille), et semble un type relativement assez rare
de l’art castillan de la première moitié ou du milieu du xve siècle.
Pénétrée au plus haut point des formules en quelque sorte inter-
nationales, si à la mode de la fin du xiv° siècle au début du
xv°, qu’on soit à Vérone, à Cologne, à Paris ou à Dijon, et que
LE DÉGUSTATEUR, PAR P H I L I P P E M E R C I E R
(Musée du Louvre.)
les miniatures, notamment, répandirent abondamment, — mé-
lange de raffinement et d’élégance dans la sentimentalité tendre,
qui va parfois jusqu’aux excès de la grâce doucereuse et aux mi-
nauderies du maniérisme, — elle a tout l’air pourtant, dans un
pays retardataire, d’en être surtout le témoignage tardif. Telle page
des Heures de Turin, par exemple, datant de l’époque même du duc
Jean de Berry, et où il nous apparaît en prières devant la Vierge ',
n’est pas sans offrir, pour l’arrangement général autant que pour
les détails mêmes de pose de la mère ou de l’enfant, comme un pro-
1. Heures de Turin, publiées par le Ctc Paul Durrieu. Paris, 1902, in-fol.
(pi. XLIV),