LES ARTISTES LYONNAIS
(deuxième article1)
n produisit énormément de statues et
de statuettes pendant les années 1600,
car la mode s’était répandue d’orner
d’nne image pieuse les façades des
maisons. Mais très peu survécurent à
la Révolution. Estimons-nous heu-
reux d’avoir la plus intéressante des
statues : cette Vierge-Mère si genti-
ment souriante qui, après avoir illus-
tré la maison sise à l’angle de la rue
Bât-d’Argent et de la place du Plâtre,
se dresse aujourd’hui, contre toute raison, à Saint-Nizier. Toutefois
ce n’est pas là un travail lyonnais. Goysevox, son auteur, était fils
d’un menuisier espagnol et c’est à Paris qu’il se francisa.
Nous ne trouvons pas davantage d’âme et de couleur locales dans
la Vierge de Mimerel (Hôtel-Dieu), ni dans les sculptures en stuc
exécutées pour les Dames de Saint-Pierre, de 1684 à 1686, par
Guillaume Simon et probablement aussi par Lacroix et Bidault
(salle des Bustes précitée). Ce sont, avec le Baptême du Christ et la
Vierge contemplant l'Enfant endormi, des statues de saints et de
saintes, des Vertus personnifiées, des bustes de personnages bibliques
et un écusson soutenu par quatre Génies. Gela forme un ensemble
typique. Toutes ces figures ont des poses exagérées, des gestes gran-
diloquents, des draperies prétentieuses. Toutes font des effets à la
rampe, à la façon des comédiens de second ordre. Tout est factice
en elles et leur arrangement sent le faux pittoresque. C’est la mode
parisienne amplifiée dans ses défauts. Marc Gliabry eut également
i. Voir Gazette clés Beaux-Arts, 1907, t, II, p. 79.
(deuxième article1)
n produisit énormément de statues et
de statuettes pendant les années 1600,
car la mode s’était répandue d’orner
d’nne image pieuse les façades des
maisons. Mais très peu survécurent à
la Révolution. Estimons-nous heu-
reux d’avoir la plus intéressante des
statues : cette Vierge-Mère si genti-
ment souriante qui, après avoir illus-
tré la maison sise à l’angle de la rue
Bât-d’Argent et de la place du Plâtre,
se dresse aujourd’hui, contre toute raison, à Saint-Nizier. Toutefois
ce n’est pas là un travail lyonnais. Goysevox, son auteur, était fils
d’un menuisier espagnol et c’est à Paris qu’il se francisa.
Nous ne trouvons pas davantage d’âme et de couleur locales dans
la Vierge de Mimerel (Hôtel-Dieu), ni dans les sculptures en stuc
exécutées pour les Dames de Saint-Pierre, de 1684 à 1686, par
Guillaume Simon et probablement aussi par Lacroix et Bidault
(salle des Bustes précitée). Ce sont, avec le Baptême du Christ et la
Vierge contemplant l'Enfant endormi, des statues de saints et de
saintes, des Vertus personnifiées, des bustes de personnages bibliques
et un écusson soutenu par quatre Génies. Gela forme un ensemble
typique. Toutes ces figures ont des poses exagérées, des gestes gran-
diloquents, des draperies prétentieuses. Toutes font des effets à la
rampe, à la façon des comédiens de second ordre. Tout est factice
en elles et leur arrangement sent le faux pittoresque. C’est la mode
parisienne amplifiée dans ses défauts. Marc Gliabry eut également
i. Voir Gazette clés Beaux-Arts, 1907, t, II, p. 79.