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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
même trône d’architecture, même haie d’anges, même rideau de
verdure, mêmes groupes de saints, trois par trois aux côtés de la
Vierge. Et, pour les modifications mêmes que le disciple faisait subir
à son modèle, il s’inspirait d’autres œuvres du maître : la Madone
de Pérouse (pour l’Enfant presque nu), celle de l’Osservanza, et
surtout celle du couvent d’Annalena1. Dans ces deux derniers
tableaux, en effet, comme dans celui du Louvre, les figures de saints
à genoux au premier plan, devant le trône de Marie, ont disparu.
Enfin les types, le modelé des visages, leur expression, le coloris et
les procédés mêmes, qui se ressentent de la miniature, ne montrent
pas avec moins d’évidence la filiation du tableau du Louvre. Un
hasard nous fera peut-être connaître un jour à quel élève de Fra
Angelico un Médicis commanda, vers le milieu du xve siècle, pour
le sanctuaire des Ermites de Fiesole, une réplique de la Madone
dont le Frate venait d’embellir l’église de son cher couvent de
Saint-Marc.
LOUISE PILLION
1. Toutes deux à Florence (Académie).
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
même trône d’architecture, même haie d’anges, même rideau de
verdure, mêmes groupes de saints, trois par trois aux côtés de la
Vierge. Et, pour les modifications mêmes que le disciple faisait subir
à son modèle, il s’inspirait d’autres œuvres du maître : la Madone
de Pérouse (pour l’Enfant presque nu), celle de l’Osservanza, et
surtout celle du couvent d’Annalena1. Dans ces deux derniers
tableaux, en effet, comme dans celui du Louvre, les figures de saints
à genoux au premier plan, devant le trône de Marie, ont disparu.
Enfin les types, le modelé des visages, leur expression, le coloris et
les procédés mêmes, qui se ressentent de la miniature, ne montrent
pas avec moins d’évidence la filiation du tableau du Louvre. Un
hasard nous fera peut-être connaître un jour à quel élève de Fra
Angelico un Médicis commanda, vers le milieu du xve siècle, pour
le sanctuaire des Ermites de Fiesole, une réplique de la Madone
dont le Frate venait d’embellir l’église de son cher couvent de
Saint-Marc.
LOUISE PILLION
1. Toutes deux à Florence (Académie).