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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 4
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Lefrançois-Pillion, Louise: La légende de Saint Jérôme: d'après quelques peintures italiennes du XVe siècle au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0340

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LA LÉGENDE DE SAINT JÉRÔME

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Je regrette davantage de ne pouvoir, après cette étude icono-
graphique, procéder à une étude critique de ces peintures du
Louvre, de celles du moins (nos 1320 et 1415) dont l’attribution reste
douteuse. En ce qui concerne le n° 1415, je ne saurais mieux faire,
d’ailleurs, que de renvoyer à une note très judicieuse de M. Venturi1.
Rien ne me paraît plus légitime que d’invoquer devant l’art délicat,
nerveux et quelque peu maniéré des fragments du Louvre, le nom
de Fiorenzo di Lorenzo, le charmant narrateur des scènes de la vie
de saint Bernardin au musée de Pérouse.

Notre grand tableau n° 1320 n’a pas, jusqu’à présent, rencontré
un commentateur aussi diligent. Crowe et Gavalcaselle 2, dont l’opi-
nion est endossée par Milanesi ", l’attribuaient à un certain Andrea
di Giusto de Florence, dont il existe plusieurs œuvres signées et
datées à Cortone, à Prato, à Gubbio. Il semble étonnant qu’une
œuvre des dimensions de celle du Fouvre, provenant de Saint-
Jérôme de Fiesole4 et portant les armes des Médicis, soit encore
anonyme. Mais Bandini, qui la décrivait au xvmc siècle ", n’était pas
mieux renseigné que nous, puisqu’il y voyait la « manière » de
Ghirlandajo !

Deux choses paraissent, du moins, certaines ; c’est que nous
avons affaire à un élève immédiat de Fra Angelico et que cet élève
n’est pas Benozzo Gozzoli. Il suffit, pour parvenir à cette double
conviction, de comparer la Madone du Louvre, d’abord avec celle
de Benozzo à San Gimignano ou à Pérouse, puis avec celles de
l’Angelico. Notre tableau nous apparaît, après cette confrontation,
comme une interprétation assez timide d’un modèle des plus illustres :
la Madone de Saint-Marc, aujourd’hui à l’Académie de Florence :

1. Arte, 1901, p. 346. Cf. l'article publié ici même par Mme Mary Logan : Com-
pagne> di Pesellino (1901, t. Il, p. 341).

2. Édit, anglaise, I, 557, note 3.

3. Vasari, Le Vite, éd. Milanesi, t. III, p. 155,

4. La famille Ricasoli, qui possédait le couvent désaffecté de Fiesole, vendait
en 1855 à la National Gallery de Londres une autre peinture, représentant saint
Jérôme entouré des saints Damase et Eusèbe et des saintes Paule et Eustochie
(S. Reinach, Répertoire de peintures du Moyen éige et de la Renaissance, t. I, 568).
L’acquisition par Campana du tableau du Louvre dut être faite dans les mêmes
conditions.

5. « E da vedersi da quest’istessa parte l’altare délia madonna clii sta in mezzo
ai santi Girolamo, Giovanni Battista, Lorenzo, Francesco. Cosmo et Damiano
e altri santi delle parti laterali, dipinta in tavola di bona antica maniera del
Grillandajo. Nél gradino che è pur dipinto con varie istorie si osserva l’arme dei
vecchi Medici composte di otto pâlie rosse in scudo d’oro. e (Bandini, Lettcrc,
1776-1786).
 
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