DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Durand-Gréville, Émile: Notes sur les primitifs néerlandais de la National Gallery
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0067
NOTES SUR LES PRIMITIFS NÉERLANDAIS
DE LA NATIONAL GALLERY
l est impossible à l'auteur du catalogue
d’un grand musée d’être également ren-
seigné sur les œuvres de toutes les écoles.
C’est affaire aux spécialistes de suggérer
tel ou tel changement d’attribution à
propos d’ouvrages qu’ils ont plus parti-
culièrement étudiés. Nos observations
sur la récente édition du catalogue de
la National Gallery, parue vers la fin de
1900, ne seront probablement pas toutes
absolument nouvelles; mais l’essentiel est que tous les change-
ments que nous aurons à présenter soient fondés.
Le nom d’un des plus grands Néerlandais du xvR siècle est absent
du catalogue. Il y a pourtant, dans la salle flamande, sous la rubrique
« école flamande », un Thierry Bouts méconnu, mais très authen-
tique et même très remarquable : La Vierge sur un trône avec l'Enfant,
entre saint Pierre et saint Paul (n° 774). La facture souple, fine et
légère; les cheveux ondulés de la Vierge, la courbe à deux inflexions
de ses paupières, la forme spéciale de sa lèvre inférieure, l’ovale de
son visage; le type et l’exécution de l’Enfant, tête et corps; celui
du saint Pierre, qui se retrouve identique dans le Baiser de Judas de
la Pinacothèque de Munich; le paysage, très remarquable et très
fidèle à la nature; enfin l’assombrissement caractéristique des tons
de chair — si fréquent chez le maître, sans doute à cause de la nature
chimique des pigments employés par lui, — sont autant de signa-
tures de maître Dierick.
Pendant notre séjour de l’année dernière à Londres, nous avons
étudié très attentivement et à divers intervalles une Vierge avec
DE LA NATIONAL GALLERY
l est impossible à l'auteur du catalogue
d’un grand musée d’être également ren-
seigné sur les œuvres de toutes les écoles.
C’est affaire aux spécialistes de suggérer
tel ou tel changement d’attribution à
propos d’ouvrages qu’ils ont plus parti-
culièrement étudiés. Nos observations
sur la récente édition du catalogue de
la National Gallery, parue vers la fin de
1900, ne seront probablement pas toutes
absolument nouvelles; mais l’essentiel est que tous les change-
ments que nous aurons à présenter soient fondés.
Le nom d’un des plus grands Néerlandais du xvR siècle est absent
du catalogue. Il y a pourtant, dans la salle flamande, sous la rubrique
« école flamande », un Thierry Bouts méconnu, mais très authen-
tique et même très remarquable : La Vierge sur un trône avec l'Enfant,
entre saint Pierre et saint Paul (n° 774). La facture souple, fine et
légère; les cheveux ondulés de la Vierge, la courbe à deux inflexions
de ses paupières, la forme spéciale de sa lèvre inférieure, l’ovale de
son visage; le type et l’exécution de l’Enfant, tête et corps; celui
du saint Pierre, qui se retrouve identique dans le Baiser de Judas de
la Pinacothèque de Munich; le paysage, très remarquable et très
fidèle à la nature; enfin l’assombrissement caractéristique des tons
de chair — si fréquent chez le maître, sans doute à cause de la nature
chimique des pigments employés par lui, — sont autant de signa-
tures de maître Dierick.
Pendant notre séjour de l’année dernière à Londres, nous avons
étudié très attentivement et à divers intervalles une Vierge avec