Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 39.1908)

UNE POMPÉI HELLÉNIQUE

DÉLOS

En 1876, M. Th. Homolle, alors membre de l’École française
d’Athènes, débarquait à Délos, muni de la somme de
1.328 fr. 25, maigre trésor dû à une souscription de la Société
des Architectes. Le voyage de Terrier, en 18 G U, les fouilles de Lehègue
sur les lianes et au sommet du Cynthe, en 1873, avaient attiré sur
Délos l’attention de l’Ecole française, et le directeur, Albert Dumont,
devinant la fertilité de ce champ de fouilles, l’avait désigné au choix
deM. Homolle. Celui-ci se proposait avant toutd’explorerlesanctuaire
d’Apollon, reconnaissable sous l’entassement des marbres, dont Blouet
avait levé le plan provisoire. Rencontrant dès le début le temple d’Apol-
lon, il poursuivit l'étude du Pliéron et de ses environs immédiats, du-
rant dix campagnes, de 1876 à 1888. Les résultats dépassèrent les espé-
rances : l’histoire de Part s’enrichissait de monuments archaïques,
comme Y Ex-voto de Nicandra ou la Nike d’Archermos; les inscrip-
tions permettaient de retracer l’histoire des Cyclades et de reconsti-
tuer, presque année par année, « les archives de l’intendance sacrée » ;
enfin, M. Nénot pouvait, en 1880, coordonner les connaissances
topographiques et tenter la restauration du Hiéron. A côté de
M. Homolle, en même temps que lui ou après lui, d’autres membres
de l’Ecole française poussaient sur d’autres points les investigations,
et la topographie générale de l’île se dessinait grâce aux fouilles de
M. Hauvette au sanctuaire des dieux étrangers (1881), de M. S. Rei-