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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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Nr. 2
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Gayet, Albert: Les portraits d'Antinoe͏̈
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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0132

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LES PORTRAITS D’ANTINOE

L’exploration d’Antinoé no as
a rendu maints portraits qui nous
documentent sur l’art de leur épo-
que; dès l’origine, ils apparaissent
comme l’interprétation des doc-
trines religieuses : elles puisaient
leurs principes premiers dans la
conception de ce que les textes
nomment « les devenirs de l’hom-
me », autrement dit : la vie future.
Pour s’expliquer cette contradic-
tion apparente, il faut se reporter
aux dogmes élaborés par les col-
lèges sacerdotaux, memphites et
thébains.

Toute la foi pharaonique s’était
condensée dans le mythe solaire.
Ce soleil, c’était Ra, le seigneur du jour, qui, arrivé au soir sur
l’horizon que marque la montagne libyque, s’enfonçait dans la
nuit. Cette minute, où l’envahissement des ténèbres se faisait, où
des rayons de clarté flottaient épars, dans un ciel coloré de réverbé-
rations rouges, avait donné aux premiers fidèles l’idée de la mort du
soleil et de son ensevelissement dans l’ombre. Mais, au lendemain
matin, il réapparaissait sur la rive opposée de la vallée ; il avait
donc brillé dans des régions ignorées, effectué un mystérieux
voyage, au terme duquel il était ressuscité. Cette première donnée
acquise aux croyances, on imagina d’identifier la vie et les « deve-
nirs » de l’homme à ceux de l’astre disparu. Son existence terrestre,
ce fut un jour de l’existence solaire ; sa mort, l’ensevelissement du
disque, derrière la montagne. Mais, dans cet au-delà, il devait, de

XXXIX. — 3e PÉRIODE.

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