Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 39.1908)

VUE DE JATIVA

MONUMENTS ET SOUVENIRS DES BORGIA

DANS LE ROYAUME DE VALENCE

(premier article)1

La voie ferrée qui part de Valence pour gagner Madrid tra-
verse la molle et grasse Huerta, et arrive, après une course
de cinquante kilomètres, devant une muraille de rochers
où monte en serpentant l’enceinte ruinée d’une citadelle.

Une petite ville, dont les clochers hlancs émergent des orangers
et des palmiers, s’étend sur les premiers gradins calcaires, entre le
jardin toujours vert et l’âpre montagne. C’est Jâtiva, l’antique
Saetabis, où vint s’établir au xme siècle une famille noble et sans
fortune qui gardait le nom de son pays d’origine, Borja, une petite
ville voisine de Tarazona. La rudesse rocailleuse de ce nom aragonais
s’adoucit dans le parler valencien. La jota, qui étranglait dans une
aspiration rauque le roulement de l’r, fut remplacée par un son
chuintant. Le nom, ainsi prononcé (.Borrtcha), prit la sonorité que
l’histoire connaît par la transcription italienne : Borgia.

Alfonso Borgia, qui commença la fortune de la famille, fut élevé

1. Les clichés photographiques employés pour l’illustration de eet article, à
l'exception d’un seul, appartiennent à l’auteur.

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3' PÉRIODE.

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