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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0099

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88

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

trouva en Carpaceio son plus éminent représentant, groupe qui est caractérisé
par son abondance narrative, par la recherche des scènes compliquées, par la
représentation des foules : toutes recherches qui ont pour conséquence une tech-
nique rapide, une exécution un peu sommaire, contrastant avec la finesse d’exé-
cution de l’école de Squarcione et d’Antonello. Carpaceio a été le peintre de la
ville de Venise, de sa lumière limpide, de l’éclat de ses édifices, surtout de la joie
des fêtes et de la vie populaire.

Enfin le livre de Venturi se termine par l’étude des deux grands génies qui
semblent résumer tout le xve siècle : les deux fils de Jacopo Bellini, Gentile et
Giovanni.

Giovanni Bellini, esprit philosophique et religieux, et en même temps vérita-
blement artiste, au sens le plus précis de ce mot, semble l’esprit le plus charmant
et le plus extraordinaire qu’ait produit le xve siècle italien. Les appréciations
des historiens, notamment celles de Vasari, qui font sortir de lui toute la pein-
ture vénitienne, sont, dans leur exagération, le témoignage éclatant du prestige
exercé par ce grand maître. 11 n’est peut-être pas d’œuvres de la Benaissance
italienne qui aient été reproduites autant de fois que les Madones de Giovanni
Bellini.

Gentile Bellini, dans l’éblouissant sillage de son frère, semble, par contre,
avoir été un peu diminué par la critique, et on lira avec grand intérêt l’étude
nouvelle consacrée à ce maître si grand par le fier caractère de ses œuvres, par
son observation puissante des traits individuels, par la peinture qu’il nous a
tracée de la race vénitienne.

Aux leçons de leur père les deux frères ajoutèrent la science de Mantegna,
sans se laisser entraîner aux formes trop conventionnelles de Squarcione. A
l’arrivée d’Antonello de Messine à Venise, ils avaient déjà une telle individualité
qu’ils ne furent pas conduits à chercher à Limiter, et ils n’eurent d’autre rival
de gloire qu’Alvise Vivarini, jusqu’au jour où apparut le maître qui devait
imprimer à l’art un caractère tout nouveau : le Giorgione.

Le livre s’arrête à l’apparition du Giorgione, le créateur de l’art du xvie siècle,
maître dont la formation si complexe reste encore un mystère que personne
n’est parvenu à pleinement expliquer.

Telles sont les idées générales, ou plutôt les divisions de ce bel ouvrage, qui
devra être consulté par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la peinture
vénitienne. Par ce livre le jeune Lionello Venturi marche brillamment sur les
traces de son illustre père, de cet Adolfo Venturi dont la Storia dell’ Arte italiana
fait l’admiration du monde entier.

MARCEL REYMOND

Le Gérant : P. Girardot

PARIS.

IMPRIMERIE PHILIPPE RENOÜARD
 
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